La réforme des retraites n’affecterait pas tous les avocats de la même façon. Pour certains, elle serait avantageuse et ce, malgré la hausse des cotisations. Pour les plus modestes, elle pourrait être pénalisante dans la mesure où le minimum de pension serait abaissé.

À l’heure où les avocats sont toujours en grève et jettent leurs robes pour contester la nouvelle réforme des retraites proposée par le gouvernement, une étude confidentielle réalisée par le cabinet EY apporte de nouveaux éléments sur les effets concrets de la réforme envisagée. Citée par Les Echos ce dimanche, cette étude indique des résultats nuancés : d’un côté une hausse avantageuse des pensions pour une partie de la profession, de l’autre une baisse du minimum retraite dommageable pour les avocats les plus modestes. 

Hausse des cotisations et des pensions

EY constate que l’application de la réforme conduirait à une augmentation des cotisations d’un peu plus de 6,5 points, passant de 21,6 % en 2025 à 28,12 % en 2045 (soit le taux de cotisation du régime universel). En revanche, l’étude indique que les pensions pourraient augmenter de 20 %. Elle prend notamment l’exemple d’un avocat gagnant 43 000 euros par an en début de carrière en 2025. Sa cotisation vieillesse serait de 8 200 euros en 2025 (contre 6 700 euros aujourd’hui) puis de 13 800 euros en 2045 (contre 8 800 euros aujourd’hui). Pour ce niveau de cotisation, la pension versée serait de 3 200 euros (contre 2700 euros aujourd’hui). La moitié de cette augmentation serait dû au changement d’assiette car la réforme prévoit que les indépendants devront payer plus de cotisations retraite et moins de CSG. Un autre élément qui pourrait favoriser les avocats : la valeur des points calculée non plus en fonction de l’inflation mais au regard de l’évolution des salaires.

Baisse du minimum de pension

En revanche, les avocats les plus modestes risquent d’être pénalisés par le nouveau système. Le minimum de pension serait d’environ 12 000 euros (contre 17 000 euros actuellement). Dans ce contexte, le gouvernement étudierait un autre mécanisme de redistribution. Il a d’ailleurs rencontré les représentants de la profession ce matin, sans parvenir à débloquer la situation. « En l’état, les mots d’ordre de grève sont donc maintenus. La mobilisation des avocats et leur détermination sont totales » peut-on lire en conclusion d'un communiqué de presse commun du Conseil national des barreaux, dubâtonnier de Paris et de la présidente de la conférence des bâtonniers.

Romane Gagnant

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