Thomas Rouhette, l’ouvreur
Thomas Rouhette a créé la surprise il y a un peu moins de deux ans lorsqu’il a quitté Hogan Lovells, la maison dans laquelle il exerçait depuis plus de vingt-cinq ans, pour ouvrir le bureau parisien d’une boutique jusque-là inconnue sur le marché français : Signature Litigation. Un tournant majeur dans la carrière de celui qui dirigeait l’activité du pôle contentieux de la firme anglo-américaine. À présent, ce natif de Madagascar s’attache à identifier les futures stars pour faire grandir l’équipe qui dispense un service litigation full service en toute indépendance.
Ce fils de professeurs de droit n’est pas né de la dernière pluie. Sa carrière a été jalonnée de dossiers ayant trait à des catastrophes industrielles comme le crash d’un Boeing 737 à Charm El Cheikh en 2004 ou celui d’un biréacteur de la West Caribbean au Venezuela en 2005. Depuis, des litiges comme celui issu du dieselgate pour Renault, celui des poursuites engagées par L’Oréal contre eBay pour contrefaçon ou celui de la défense de Cacib plongé dans des procédures contentieuses internationales s’empilent sur son bureau. Et dernièrement, c’est Vivendi qui a toqué à sa porte. À chaque fois, l’attrait pour le combat judiciaire, que cet amateur de rugby compare au sport pour l’application des règles et le respect de l’adversaire qu’il implique, s’ajoute à la dimension internationale de son exercice : "Ce qui me passionne, c’est d’expliquer à un client international dans une langue qui n’est pas la mienne un droit et une procédure qui ne sont pas les siennes", relève-t-il, avant de regretter l’imprévisibilité du droit français, cadencé par une jurisprudence sans cesse mouvante, jusqu’à faire fuir les investisseurs étrangers. La stabilité, il la forge au sein de la Fédération française de football, dont il dirige la commission supérieure d’appel.