Le mercato des avocats au beau fixe
Cent quatre. C’est le nombre de mouvements d’avocats associés recensés au cours de ces douze derniers mois (de juillet 2020 à juin 2021) par Décideurs Juridiques. Sur une période différente, allant de janvier 2020 à décembre 2020, le cabinet de conseil en recrutement Day One a recensé 307 mouvements dans le cadre de son enquête annuelle consacrée aux cabinets d’avocats d’affaires en France. Des chiffres qui placent l’année 2020 en deuxième position du record historique enregistré depuis 2006, l’année 2019 se plaçant à la première place avec 340 mouvements, comme comptabilisé par Day One.
LES PLUS BEAUX MOUVEMENTS D'ASSOCIÉS (JUILLET 2020-JUIN 2021)
Depuis les mois de juillet et août derniers, période de publication de la précédente édition du Décideurs 100 des cabinets d’avocats, pas moins d’une centaine de mouvements d'associés ont animé le barreau d’affaires parisien, qu’ils comprennent l’arrivée d’un partner dans un cabinet, d’une équipe toute entière ou encore de plusieurs associés accompagnés de leurs collaborateurs.
Le corporate/M&A/private equity en tête
Si le début de la crise sanitaire a pu geler certains recrutements, les mouvements prévus depuis longtemps ont été menés à bien. Le début du mois d’avril a d’ailleurs connu de belles associations, notamment en restructuring : Chammas & Marcheteau, cabinet spécialiste du corporate/M&A, a annoncé la création d’un département restructuring avec l’arrivée d’un nouvel associé, Stéphane Cavet. Emmanuel Drai, l’un des fondateurs de Drai Forget Boché Dobelle (DFBD), rejoignait l’équipe restructuring de Simon Associés. Paul Hastings se préparait quant à lui depuis plusieurs mois à accueillir Guilhem Bremond, spécialiste des restructurations, afin de créer un département consacré à la matière à Paris. Le reste de l’année 2020 restera inscrit dans cette mouvance.
La crise aura par ailleurs rebattu les cartes des spécialités les plus en vogue sur l’année 2020. Les mouvements ont aussi bien concerné le droit fiscal, le corporate, le contentieux et l’arbitrage que le droit public ou le droit immobilier. Plusieurs spécialités arrivent cependant largement en tête devant les autres : le corporate/M&A et le private equity par exemple, qui réunissent à eux seuls une vingtaine de mouvements. Le droit social, qui talonne de près ces deux matières, a concentré 15 mouvements. Rien de très surprenant quand on sait que la crise sanitaire a fait bondir les besoins des entreprises sur les questions de fusion, acquisition, cession mais aussi sur les procédures de sauvegarde ou de licenciements. Le droit immobilier arrive quant à lui à la troisième place du classement avec 9 mouvements, suivi par le droit public et le public des affaires.
Les cabinets français recrutent
Sur les 104 mouvements recensés depuis le mois de juillet dernier, 76 ont concerné des hommes et 47 des femmes. L’écart se réduit mais demeure : les hommes accèdent davantage à l’association que les femmes. Pourtant, parmi les nombreuses créations de cabinets recensées par Décideurs (65 au total depuis ces douze derniers mois), la majorité des nouvelles boutiques créés ont été fondés en totalité ou en partie par des femmes, comme si ces dernières se tournaient davantage vers l’entrepreneuriat.
Autre marqueur notable de ce recensement : les structures de nationalité française auront le plus recruté, avec un total de 69 mouvements. Les cabinets d’origine américaine et britannique ont respectivement comptabilisé 14 et 13 mouvements. Des chiffres qui là encore confirment que le marché français se porte bien.
Marine Calvo