G. Métifeux (Alter Egale) : "Nous acquérons la notoriété que nous méritons"
Décideurs. Comment et pourquoi êtes-vous devenue CGP ?
Géraldine Métifeux. Je suis devenue conseillère en gestion de patrimoine un peu par hasard. À l’âge de 20 ans, mon diplôme d'études approfondies (DEA) en droit des affaires tout juste en poche, l’un de mes amis m’a conseillé d’entamer un parcours commercial dans le monde de la finance. J’ai alors commencé une carrière en gestion de patrimoine chez Barclays puis JP Morgan. Ce fut le début d’une grande histoire d’amour ! Dans ce métier, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes exceptionnelles comme Karine Szenberg, aujourd’hui Directrice Europe chez Schroders, ou les regrettés Jean-Pierre Corbel et Patrick Petitjean.
Avez-vous déjà ressenti l’effet plafond de verre dans votre carrière ? Quels conseils donneriez-vous aux femmes confrontées à ce fameux plafond de verre ?
Non, je ne l’ai jamais ressenti, en tout cas pas parce que j’étais une femme. Une situation qui est peut-être due au fait que j’ai fondé mon cabinet de conseil en gestion de patrimoine assez jeune, à l’âge de 27 ans. Le seul plafond de verre auquel j’ai été confrontée durant ma carrière est lié à celui d’un manque de moyens financiers pour avancer et concrétiser mes projets. Le principal conseil que j’ai envie de donner : c’est justement de ne pas se mettre de barrière, de ne pas penser qu’il y ait un plafond de verre.
Comment imaginez-vous votre métier se transformer à moyen terme ?
Je l’imagine plus concentré, avec moins de cabinets unipersonnels et davantage de boutiques d’une envergure plus importante. La bonne taille se situerait à mon sens à environ 300 M€ d’encours conseillés. Une structure qui offre davantage de visibilité et des moyens plus importants. Les efforts de la profession sont d’ailleurs en train de payer. J’ai le sentiment que nous acquérons enfin la notoriété que nous méritons.
Le conseil que vous auriez aimé qu’on vous donne avant de vous lancer ?
D’être ambitieuse ! En lançant son propre cabinet il ne faut pas la jouer petit bras. Un CGP entrepreneur ne doit pas hésiter à se donner les moyens de ses ambitions, à lever des fonds, à recruter des collaborateurs et à disposer d’un back office et d’outils digitaux performants.
Propos reccueillis par Aurélien Florin