Laurence Vincent, appellation corporate contrôlée
C’est assez naturellement que le droit s’est imposé à Laurence Vincent, spécialisée dans les sujets corporate au sein de Herbert Smith Freehills. Car cette matière permet d’allier "la rigueur intellectuelle et le poids des mots justes", explique la of counsel qui n’était, certes, pas dépourvue d’un esprit scientifique, mais disposait d’une âme de littéraire qu’elle entendait laisser s’exprimer. Un master en droit des affaires européen à Nancy, un DJCE et des stages dans de beaux cabinets d’avocats finissent de la convaincre qu’elle a suivi la bonne voie.
Laurence Vincent se passionne depuis pour la vie des entreprises. En tant que conseil, elle peut toucher à une large palette de sujets, tout en étant au cœur de la stratégie des sociétés. "Le statut d’avocat, c’est un peu celui du confident de nos interlocuteurs en entreprise, qu’ils soient general counsels ou encore membres de la direction, estime Laurence Vincent. Il permet une parole plus libre." Et d’ajouter : "J’aime brainstormer de manière collective, main dans la main avec le client et m’approprier ses problématiques pour trouver avec lui la solution qui convient le mieux."
Sujets de prédilection
Laurence Vincent a fait ses gammes dans des structures prestigieuses et complémentaires. Une première collaboration de cinq ans chez Bredin Prat lui permet de se former au sein de l’un des plus beaux cabinets français avant de rejoindre Herbert Smith. Ayant goûté plus jeune aux cabinets internationaux, elle apprécie cette ouverture vers l’étranger. L’augmentation de capital d’EasyJet en est un bon exemple, un dossier sur lequel les avocats des bureaux de Londres et Paris ont travaillé en partenariat cette année pour porter le projet devant les régulateurs des deux côtés de la Manche.
L’avocate a été détachée pendant huit mois chez Danone
Outre les émissions et autres augmentations de capital, la tout juste quadragénaire apporte son concours à des offres publiques. Sur la douzaine de dossiers qu’elle a vus passer depuis qu’elle pratique le droit, l’avocate a notamment travaillé sur la prise de contrôle du courtier April par le fonds CVC.
Laurence Vincent planche aussi sur les sujets de gouvernance, une activité plus confidentielle mais non moins utile avec la montée en puissance de la RSE ou encore celle des actionnaires activistes. L’avocate accompagne les clients du cabinet sur leurs problématiques stratégiques, dans des secteurs aussi divers que la consommation, la banque, les technologies, l’énergie ou encore l’immobilier. Elle a même été détachée pendant huit mois chez Danone où elle a travaillé sur des questions de gouvernance, de financement et de relation investisseurs. Et ce, pendant une période passionnante où le géant de l’agroalimentaire menait à bien l’acquisition d’un autre mastodonte, l’américain Whitewave.
Esprit d’initiative
L’une des raisons qui font que Laurence Vincent se sente bien chez Herbert Smith - où elle aimerait un jour pouvoir devenir associée - est la capacité du cabinet à laisser chacun prendre des initiatives et à les soutenir. Une aubaine pour cette avocate mère de deux enfants qui a donné ces derniers mois des formations sur l’activisme aux côtés de Hubert Segain, associé.
Il y a quelques années, elle avait également organisé une rencontre autour du vin lors d’un événement rassemblant clientes et femmes associées du cabinet. Rien d’étonnant pour cette passionnée d’œnologie, originaire de Bordeaux, qui tente de passer son niveau trois du Wine & Spirit Education Trust. "Lors d’une dégustation de vin, j’aime comprendre son histoire, ce qui explique ses arômes, ses saveurs. C’est un travail d’enquête et un sujet infini." Une définition de son passe-temps favori qui n’est pas sans rappeler le côté technique qu’elle apprécie tant dans le droit.
Olivia Vignaud