Philippe Coen, la créativité au service du contentieux
Enfant, Philippe Coen rêvait de suivre les pas de son père en devenant médecin. Un jour, en parcourant le journal de la League internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), il projette dans les avocats engagés dans la lutte l’image des justiciers des temps modernes. Bien qu’il n’ait pas embrassé la profession médicale, il se retrouve quelques années plus tard au chevet des entreprises, d’abord en tant qu’avocat puis en tant que directeur juridique au sein de The Walt Disney Company.
La voie du dénouement
Le baccalauréat en poche, Philippe Coen se lance avec conviction dans ses études de droit et cumule les diplômes: double maîtrise en droit des affaires et droit européen à Paris 1, certificat en droit international public à la Cour internationale de justice de La Haye, un DESS en droit du commerce international à Paris 10 et un DEA de droit public à Paris 13. Il fait ses armes en tant qu’avocat au sein du cabinet Linklaters avant d’exercer en droit de la concurrence et de la propriété intellectuelle chez Berlioz & Co pendant quatre ans. Mais c’est en assurant la défense des associations antiracistes comme la Licra qu’il développe une réelle appétence pour la résolution des conflits. Arrivé dans le monde de l’entreprise, il fait de son expérience une force inépuisable pour mener de front les différentes missions qui lui sont confiées dans l’exercice de ses fonctions au sein de The Walt Disney Company. Il l’admet lui-même: "le contentieux est une matière qui ne m’a jamais quitté." Mais ses missions ne se résument pas à la négociation des contrats d’acquisition du groupe. Associé aux décisions stratégiques, ce garant de la notoriété de la marque accompagne également la production de contenus dans le monde en appréhendant les nouvelles réglementations en vigueur dans chaque pays.
Un amour inconditionnel pour le septième art
Lorsqu’il postule à un LLM à la prestigieuse université de Harvard, il joint à son dossier une copie des films qu’il réalise. Car, avant d’être un juriste, Philippe Coen est avant tout passionné par le cinéma. Il tourne ses premiers courts-métrages durant les vacances d’été alors qu’il n’est qu’au collège, et décroche plusieurs prix décernés lors des festivals. Parallèlement à ses études de droit, il obtient une maîtrise de cinéma à Paris 7, un diplôme qui vient compléter une expérience dans le milieu amateur d’abord, semi-professionnel et professionnel ensuite. Entre deux plaidoiries, il troque sa robe d’avocat contre un microphone le temps d’une chronique hebdomadaire sur le cinéma qu’il anime à la radio pendant plusieurs années. Ce cinéphile met à profit sa force créative dans l’exercice de sa fonction au sein du groupe depuis vingt-quatre ans, et retrouve ainsi ses deux passions réunies dans une seule et même activité.
Un engagement à toute épreuve
Philippe Coen a fondé en 2014 Respect Zone, une ONG spécialisée dans la lutte contre les cyber-violences et la protection de la jeunesse. L’association a lancé en 2018 un cercle de juristes ouvert à tous les praticiens du droit (avocats, juristes, enseignants...) afin d’animer gratuitement une cellule d’assistance et d’information juridique pour les victimes de cyber-violences et leurs familles. Membre de l’Observatoire de la haine en ligne, il dirige en parallèle, la Clinique juridique des droits humains numériques à l’université Paris Dauphine. Philippe Coen voit dans la défense de ces causes une responsabilité à laquelle il ne peut faillir dans l’exercice de sa profession. "Avocat un jour, avocat pour toujours", scande-t-il avec entrain.
Jessie Razafindrabe