Marie-Laure Denis reste à la présidence de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). C’est Emmanuel Macron qui avait proposé, en novembre dernier, de renouveler ses fonctions. Le 17 janvier dernier, les commissions des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat ont auditionné Marie-Laure Denis. Avant de rendre un avis favorable à cette nomination. Elle entame un nouveau mandat de cinq ans.

Rien ne change à la tête de l’autorité administrative indépendante née en 1978. Pour la principale intéressée, c’est la reconnaissance du travail accompli ces dernières années. Marie-Laure Denis prévoit de poursuivre ses efforts : "Compte tenu de l’explosion des usages numériques dans notre quotidien, nous devrons continuer à œuvrer pour une protection effective des données personnelles et du droit à la vie privée, tout en privilégiant une régulation pragmatique et équilibrée."

Risque cyber et protection des enfants

Lors de son audition, Marie-Laure Denis a présenté aux parlementaires quelques-unes de ses ambitions et priorités pour les années à venir. Parmi eux, la protection de l’enfance dans les usages en ligne et l’éducation au numérique, la régulation de l’intelligence artificielle et la prévention des risques cyber. Elle compte également travailler au maintien d’un équilibre entre libertés et sécurité, à la participation à une gouvernance partagée issue du paquet numérique européen, et au rayonnement de la Cnil sur l’ensemble du territoire. À l’époque où elle prenait la suite du mandat de huit ans d’Isabelle Falque-Pierrotin, le cheval de bataille du gendarme des données personnelles résidait dans le RGPD.

Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris en 1988 et ancienne élève de l'École nationale d'administration (promotion Condorcet), Marie-Laure Denis démarre sa carrière dans le milieu politique : à la mairie de Paris, dans le cabinet de Jean Tiberi puis dans des cabinets ministériels (Santé et Famille) sous Jacques Chirac. En 2004, Marie-Laure Denis devient membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (devenu l’Arcom). Sept ans plus tard, elle intègre l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Elle y sera membre du Collège jusqu’en 2017, date à laquelle elle entre à la commission des sanctions (Cordis) de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Elle est par ailleurs conseillère d’état depuis 2017, après avoir été auditrice (1992-1995), et maître des requêtes (1998 à 2002).

Anne-Laure Blouin

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