Le prolongement des conditions de financement à bas coût constitue des perspectives positives pour les dividendes. Dans un environnement où coûts de financement et taux de défaut devraient rester stables pendant l’année, les activités de fusions-acquisitions ainsi que les stratégies axées sur les actions à dividendes devraient rester pertinentes pour les investisseurs. Comprendre ces allocations de capitaux par les entreprises est un enjeu crucial pour les investisseurs.
Contexte de taux faibles : privilégiez le rendement

Le contexte de quête de rendement demeure totalement d’actualité au regard de la faiblesse des taux sur les classes obligataires. L’appétence des investisseurs pour les actions à dividendes n’en est que renforcée, alors que ces mêmes actions délivrent un rendement égal, voire supérieur, à leurs niveaux pré-crise.
Cela ressort nettement dans les résultats d’une enquête conduite début 2015, auprès de 159 analystes actions et obligations de Fidelity Worldwide Investment. Cette enquête, qui donne aux investisseurs un aperçu des anticipations propres aux équipes dirigeantes des entreprises sur un vaste éventail de secteurs et de régions, est le fruit de 17 000 entretiens annuels tenus entre les analystes de Fidelity et ces mêmes dirigeants. Elle porte entre autres sur les anticipations en termes de politiques de dividendes.

Plus de dividendes distribués par les entreprises

Les coûts de financement et les taux de défaut devraient rester stables selon nos analystes, permettant ainsi aux entreprises (notamment européennes) dotées de bilans solides de s’accommoder d’éventuelles perturbations. Les taux faibles dopent également l’activité de fusions-acquisitions car les sociétés cherchent à allouer leurs liquidités de manière plus rentable, et cette tendance devrait se poursuivre dans l’ensemble des régions et des secteurs.
L’une des conclusions les plus notables de notre enquête est la quasi-unanimité observée quant aux anticipations de dividendes : moins de 10?% de nos analystes s’attendent à une baisse ou une suppression des dividendes, dans la mesure où les sociétés tentent d’éviter d’envoyer des signaux négatifs de ce type. 75?% des analystes s’attendent à une augmentation des dividendes des sociétés au Japon, tandis que presque 50?% prévoient une tendance similaire aux États-Unis, et un tiers en Europe. Sur le plan sectoriel, les analystes sont plus nombreux à tabler sur une hausse des dividendes dans les secteurs de la santé, la technologie de l’information et les services collectifs. En réalité, le seul secteur qui devrait connaître une baisse substantielle des distributions est l’énergie, où les marges opérationnelles et les bénéfices subissent une pression significative.

Vers une amélioration des bilans des entreprises

Si l’on regarde le marché américain, on constate que les profits des entreprises américaines après impôts n’ont jamais été aussi élevés. Mais ces dernières continuent à bénéficier de trois facteurs positifs. Pour commencer, les taux d’intérêt ont baissé, c’est-à-dire que le coût d’emprunt n’a jamais été aussi faible depuis de longues années. Ensuite, même si, contrairement à de nombreux autres pays, les États-Unis n’abaissent pas le taux d’imposition des sociétés, celles-ci sont nombreuses à profiter de niches fiscales. Enfin, l’emploi en pourcentage du PIB suit une tendance baissière depuis quinze ans, en raison d’une absence de croissance des salaires dans les économies développées et de l’externalisation du travail vers des pays à plus faible coût.
Sur le plan obligataire, bien que le cycle de crédit arrive clairement à maturité, nos analystes ne semblent pas s’inquiéter outre mesure du fait qu’il faille de plus en plus adopter une approche sélective du crédit fondée sur la recherche. Seulement un quart d’entre eux juge que les bilans des sociétés sont tendus et une proportion similaire identifie une dégradation. À l’inverse, plus de la moitié des analystes perçoit une amélioration (parfois considérable) des bilans et juge les entreprises prudentes voire très prudentes à cet égard. Certains signes tendent toutefois à montrer que la forte hausse des émissions d’obligations d’entreprise high yield dans les marchés émergents pourrait affecter les perspectives du secteur privé, étant donné que 40?% des analystes locaux pensent que les bilans sont désormais modérément tendus.

Traduction dans la gestion fidelity

Chez Fidelity, dans le cadre de la gestion de notre fonds actions à dividendes, le gérant a pour but de sélectionner de manière judicieuse les sociétés à même de distribuer un dividende en croissance et de manière durable, des sociétés offrant des valorisations attrayantes et dont nous estimons que le risque analytique est faible, gérable et compréhensible. Pour cela, le gérant se concentre sur les entreprises pouvant enregistrer des bénéfices durables année après année. Il les identifie grâce à une recherche approfondie et en communiquant continuellement avec l’équipe dirigeante des entreprises, ce qui permet de comprendre leurs avantages concurrentiels.

La promesse de rendements élevés peut être trompeuse pour les investisseurs. Elle peut être un signal d’entreprises en difficulté, comme cela a été le cas pour les secteurs de la finance et des télécommunications ces dernières années. Lorsqu’un rendement estimé atteint 6?% à 8?%, le risque qu’il ne se réalise pas totalement est plus grand. Par conséquent, lorsque nous nous penchons sur les actions offrant des dividendes autour de 5?% à 7?%, nous étudions en détail la pérennité des dividendes et le risque de révision à la baisse.

Les points clés

Anticipations de dividendes pour l’année à venir par les analystes de Fidelity Worldwide Investment :
     • Moins de 10?% de nos analystes s’attendent à une baisse ou une suppression des dividendes.
     • 75?% des analystes s’attendent à une augmentation des dividendes des sociétés au Japon.
     • Presque 50?% prévoient une tendance similaire aux États-Unis et un tiers en Europe.
     • Sur le plan sectoriel : une hausse des dividendes plus importante dans la santé, la technologie de l’information et les services collectifs.
     • Le seul secteur qui devrait connaître une baisse substantielle des distributions est l’énergie, où les marges opérationnelles et les bénéfices subissent une pression significative.

Par Henk-Jan Rikkerink, directeur de la recherche, Fidelity Worldwide Investment

À propos de l’auteur
Henk-Jan Rikkerink est depuis 2009 directeur de la recherche de Fidelity Worldwide Investment pour les régions Europe, États-Unis, EMOA et Amérique latine.


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