Managing Director pour la France et l'Espagne, Rémi Carnimolla nous explique comment une société d'investissement cotée telle que 3i arrive à « surperformer » le marché du private equity.  
Décideurs. L’internationalisation vous aide-t-elle à faire de plus belles affaires ?
Rémi Carnimolla. Tout à fait. Et les chiffres sont clairs. Sur 120 deals « complets » (achetés et revendus) effectués par 3i depuis 2001, les « participations internationales » ont permis un retour moyen de 2,8 fois notre investissement à comparer aux moins de 2 fois pour les transactions sur des sociétés « domestiques ». Potentiel de croissance supérieur, plus grand nombre d'acquisitions possibles, un projet d’entreprise plus excitant qui permet d’attirer des managers de premier plan, des primes stratégiques à la sortie... Tout cela explique logiquement cette surperformance.

Décideurs. 3i est-il le fonds de private equity le plus spécial de la place ?
R. C. 3i est, par nature, un acteur singulier dans l’univers du capital-investissement. Contrairement à la majorité des fonds, nous investissons notre propre capital permanent de plus de 7 MD€ : un atout qui nous permet d'être plus flexibles quant à la durée de détention de nos participations ou quant au profil de business plan. Enfin, le fait d’être coté à Londres et membre du FTSE 100 confère, de fait, plus de transparence et de crédibilité. Nos sociétés peuvent s’appuyer sur ce statut dans un climat de confiance quand il s'agit de présenter leur actionnariat à des clients, fournisseurs ou partenaires, dans le monde entier.

Décideurs. En tant qu’acteur côté et implanté à l’international, vous devez forcément avoir une préférence pour les sociétés exportatrices ou désireuses de l’être ?
R. C. Effectivement, notre degré d’internationalisation est bien supérieur à la moyenne. Nos équipes sont implantées sur 3 continents. Sur les 15 associés private equity, nous comptons 9 nationalités différentes et autant de Français que d'Anglais, d'Allemands ou d'Américains. De plus, 80 % des sociétés en portefeuille sont mondiales, 60 % d’entre elles réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires en dehors de leur marché domestique. Prenons comme exemple Geka, leader mondial de la brosse à mascara, un des derniers deals de 3i France : entreprise allemande, sa principale factory et sa R&D sont en Allemagne, ses clients sont internationaux, elle possède une usine aux États-Unis et prochainement une autre au Brésil... et son CEO est français ! 3i fait partie des très rares capital-investisseurs capables de faire des deals mid-cap internationaux, mais surtout, et, c’est le plus important, capables de les accompagner efficacement partout dans le monde.

Décideurs. Concrètement, comment accompagnez-vous vos entreprises conquérir le monde ?
R. C. Internationaliser, c’est comprendre qu’on marche toujours mieux quand on est bien accompagné ! Si une participation veut s’implanter en Chine, on va pouvoir s’appuyer sur nos 18 sociétés locales. En une semaine, nous organisons un business trip et nous étudions les moyens de pénétrer le marché grâce au cumul des expériences et des contacts vivants et actifs du réseau 3i, et cela dans 80 pays…

F. S.

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