Responsable du sponsor coverage en France et au Benelux, Céline Méchain revient sur l'actualité du private equity et le positionnement de Goldman Sachs pour tirer le meilleur du marché. 
Décideurs. Quel est ce métier particulier de sponsor coverage chez Goldman Sachs ?
Céline Méchain. La création d’une plate-forme de sponsor coverage est partie d’un constat simple : à l’époque de son instauration en 2000, nous avions besoin d’une fonction transversale qui nous permettait de couvrir l’ensemble des fonds de private equity actifs en France comme les grands corporates tant en M&A qu’en financement ou en equity capital markets étant donné les volumes croissants d’opérations attendues. Aujourd’hui, il y a une cinquantaine de grands fonds actifs en France et nous avons aussi étendu notre couverture à leurs participations en leur faisant bénéficier tant de notre réseau international que de notre capacité à générer des idées d’acquisitions ou de nouveaux investissements. Cette approche a fait ses preuves car notre couverture sur le long terme de sociétés comme Elis et Sebia nous a permis de mener leur IPO et leur dernier LBO récemment.

Décideurs. Comment l’acteur financier que vous êtes juge l’évolution de la carte du private equity en Europe et surtout en France ?
C. M. Elle a effectivement considérablement évolué ces dernières années. Au-delà des fonds historiques classiques, les fonds de pension nord-américains, les fonds souverains des pays émergents se sont considérablement musclés pour investir en direct en France (et non plus uniquement à travers des fonds de fonds). Le challenge est de réussir à bien comprendre le type d’investissement qu’ils cherchent à faire pour les couvrir correctement. Les fonds de pension et les fonds souverains ont une force de frappe énorme comme on a pu le constater sur des opérations comme Ceva Santé animale en 2014 lors de la prise de participation de Temasek ou la vente de TDF à Brookfields, PSP, APG et Arcus le mois dernier. Par ailleurs, il ne faut pas non plus négliger la montée en puissance des family offices qui viennent concurrencer les traditionnels GPs en majoritaire ou en minoritaire. C’est d’ailleurs dans ce cadre-là que GBL, la holding d’investissement de Albert Frère a fait l’acquisition des 15 % détenus par Exor dans SGS.

Décideurs. Et le nom Goldman Sachs vous aide-t-il à séduire les fonds internationaux dans le cadre de leur activité européenne ?
C. M. Oui bien sûr car nous avons énormément musclé et professionnalisé notre équipe de sponsor coverage qui est présente et active aux États-Unis, en Europe tout comme en Asie. Nous essayons d’être les plus proactifs possibles dans le sourcing d’idées d’investissement originales et exclusives. Le marché français ne manque toutefois pas de concurrence étant donné le nombre de structures de conseil plus nationales ou plus petites qui se concentrent aussi sur les fonds de private equity.

Décideurs. Bien que l’on assiste, de manière limitée pour le moment, à des rapprochements entre firmes sans intermédiaire financier…
C. M. Oui, cette tendance existe mais elle est relativement limitée car la plupart des deals de LBOs sont intermédiés. Nous avons vu des opérations se faire sans conseil dans un contexte soit très propriétaire soit lorsque le fonds qui vend est très proche du fonds qui achète, comme cela a été le cas dans le deal Flexitallic entre Eurazeo et Bridgepoint.

Décideurs. En parlant des deals, Goldman est intervenu lors de la vente de Sebia par Cinven à Montagu et Astorg. L’une de vos couvertures phares en 2014 ?
C. M. Effectivement, ce fut une belle opération car l’entreprise était très convoitée et a déjà fait plusieurs LBO avec un grand succès. Sebia est le leader mondial de la technologie de l’électrophorèse, une niche du secteur du diagnostic peu exploitée par les autres grands acteurs, et sa génération de cash flows en faisait une cible idéale pour un tel montage.

F. S.

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