Le projet de loi du ministre de l'Économie est un condensé de toutes les réformes voulues par Bruxelles.
« S’affranchir des rigidités et de la complexité pour relancer la croissance ». Telle est la priorité d’Emmanuel Macron. Et à en croire le fourre-tout qui sera présenté le 10 décembre en Conseil des ministres, l’économie française est trop rigide : travail dominical, professions réglementées, dialogue social au sein de l’entreprise, investissement, innovation, logement… Même le permis de conduire est concerné. Au total, le projet de loi compte 163 articles. Un véritable « inventaire à la Prévert » qui interroge sur son bien-fondé.

Faire passer la pillule

En réalité, il s’agit d’un condensé de toutes les réformes que Bruxelles recommande depuis des années à la France pour améliorer sa compétitivité. Le gouvernement tente donc de faire passer la pilule en une seule fois plutôt que de multiplier les réformes. Il est par exemple étrange que le ministre du Travail n’intervienne pas sur le dossier du travail dominical ou que la ministre de la Justice ne s’occupe pas de la réforme des prud’hommes. Côté gouvernement, on se défend de toute tentative de manipulation, on met plutôt en avant la nécessité d’agir vite pour relancer l’économie française. Au sein du PS, le projet de loi ne fait déjà pas l’unanimité. De nombreux députés jugent les réformes liées au marché du travail trop libérales. 

Le dernier rapport franco-allemand des deux économistes Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein, qui préconise un gel de la progression des salaires pendant trois ans et la suppression des 35 heures, risque par ailleurs d'alimenter encore un peu plus les divisions au sein du parti socialiste. Tellement libéral que bien des observateurs le voient comme un nouveau coup d'épée dans l'eau. Ou Macron mettra-t-il le feu ?  

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