Gery-Edouard Lanthier : associé, Mazars : «?Le marché du M&A montre déjà des signes de reprise »
Gery-Edouard Lanthier
Associé, Mazars.
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Décideurs. Mazars est en passe d’absorber le cabinet new-yorkais Weiser. Que pouvez-vous nous en dire ? Gery-édouard Lanthier. La fusion avec Weiser, qui réalise environ 100 M€ de chiffre d’affaires, est en discussion. Cette opération doit permettre à Mazars de renforcer sa présence sur le marché américain et Weiser rejoindra notre partnership mondial intégré qui regroupe déjà 55 pays. À l’issue de l’opération, le groupe Mazars comptera environ 13 000 collaborateurs, pour un volume d’affaires de près de 900 M€. |
Décideurs. Quelle est la taille de Mazars Financial Advisory Services à Paris, et quels services proposez-vous ?
G.-é. L. L’équipe de conseil à la transaction se compose d’une soixantaine de professionnels regroupés autour de dix associés. Tous les métiers du TAS – Transaction Advisory Services – sont représentés.
Les due diligences financières représentent entre 60 % et 80 % de l’activité du département. Le solde inclut les activités litigation, évaluation, restructuring et corporate finance. Cette dernière a été notablement renforcée par l’arrivée de plusieurs professionnels expérimentés afin de répondre aux besoins de nos clients dans des contextes d’acquisition, de cession et de levée de fonds.
Décideurs. Dans le contexte que l’on connaît, comment se développe cette activité corporate finance ?
G.-é. L. Bien ! Nos missions se répartissent à peu près équitablement entre mandats de vente et d’acquisition, avec un léger avantage pour ces derniers, et quelques opérations de levée de fonds significatives.
Nos clients sont à la fois des entreprises patrimoniales, des fonds small et mid-cap et des grandes entreprises.
Décideurs. Quels ont été les éléments marquants du point de vue business pour Mazars Financial Advisory l’an passé ?
G.-é. L. L’année 2009 s’est caractérisée par la stabilité de nos activités, soutenues par notre forte présence chez les clients « corporate ».
La décision de reporter les cessions a fait consensus dans l’attente de meilleures conditions de négociation pour l’ensemble des acteurs. Chez les fonds de private equity, l’accès très limité à la dette d’acquisition et les difficultés à réconcilier acheteurs et vendeurs ont abouti à un très net recul des opérations sur les 12 derniers mois.
Le problème des fonds est aujourd’hui de savoir quand céder et de pouvoir, en dépit d’une réduction de la dette, continuer de représenter une classe d’acheteurs à des niveaux de valorisation identiques à ceux des « corporate ».
Décideurs. Pensez-vous que la situation soit durablement bloquée ?
G.-é. L. Non ! Et le marché du M&A montre déjà des signes de reprise du fait, notamment, des facteurs suivants : (1) l’amélioration du marché du crédit avec des banques de plus en plus présentes sur les opérations même si elles autorisent des ratios d’endettement plus faibles qu’auparavant ; (2) des fonds d’investissement qui doivent procéder à des acquisitions pour investir leurs liquidités et à des cessions pour restituer les fonds sous gestion et favoriser les nouvelles levées de fonds, et enfin ; (3) les industriels qui sont soit dans une position acheteuse grâce à une trésorerie confortable soit dans une situation de recentrage et procèdent donc à des cessions ou à des opérations de consolidation sectorielle.