Le salut viendra-t-il du libéralisme ? C’est le pari que la rédaction a fait pour tracer les contours de la France de 2025.
Dossier spécial : Dix ans pour changer la France
ÉDITO
À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence…
L’union nationale affichée lors de la marche du 11?janvier 2015 a montré aux yeux du monde entier la force du peuple français rassemblé pour défendre ses libertés. Mais après le sursaut républicain vient le temps des questions. Comment va l’État français?? Est-il seulement en panne ou part-il complètement à la dérive?? Qu’en est-il du virage social-libéral?? Quel sera le visage de la France dans dix ans??
La rédaction a passé au crible les fractures économiques, sociales, institutionnelles et culturelles de l’État français qui «?à force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, a fini par oublier l’urgence de l’essentiel?», selon le sociologue Edgar Morin.
Croissance faible, handicap de la déflation, dépenses publiques élevées, chômage de masse… À chaque fois, le même constat de la décadence. Les doutes tourmentent tellement notre pays qu’ils ont fini par lui faire accepter l’idée d’un Suicide français, sombre ouvrage du journaliste Éric Zemmour immédiatement propulsé fin 2014 au rang de best-seller.
Le rêve français
Il faut aussi lire ce qu’écrivent les journalistes de la presse étrangère sur la France?: l’image est parfois déformante mais les maux sont bien là. Vu de l’extérieur, notre pays apparaît rongé par la hantise de son déclin, dixit le magazine britannique The Spectator qui enterrait en juin dernier la Ve République. The Daily Telegraph enfonce régulièrement le clou en se délectant, par exemple, des critiques du patron des grands magasins John Lewis. Après sa visite en octobre dernier, Andy Street décrivait en effet l’Hexagone comme «?sclérosé, déprimé et sans espoir?». Pourtant, François Hollande s’y accroche, à l’espoir. On se souvient de cette incantation tirée du discours prononcé un 22?janvier 2012 au Bourget par celui qui était encore le candidat PS à la présidentielle?: «?Le rêve français, c’est la confiance dans la démocratie, la démocratie qui sera plus forte que les marchés, plus forte que l’argent…?» Raté.
Le 5?janvier dernier, les résultats du baromètre du Cevipof tombaient comme un couperet?: seuls 27?% des Français estiment que la démocratie française fonctionne bien. Trois ans après, le rêve semble donc avoir viré au cauchemar, appelant à s’interroger sur le temps perdu par nos gouvernants pour réparer l’État.
Le salut viendra-t-il du libéralisme ?
Verrouillée, pétrifiée, enlisée… La France apparaît surtout timorée à l’heure de faire face aux canons du social-libéralisme incarné par sa nouvelle figure de proue?: Emmanuel Macron, modestement comparé par le quotidien belge De Morgen à l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Surnommé «?le dynamiteur?», le ministre de l’Économie devrait donner avec son projet de loi l’élan du changement tant attendu pour la France. À condition de ne pas reculer.
Le salut viendra-t-il du libéralisme?? C’est le pari que la rédaction a fait pour tracer les contours de la France de 2025. De l’avènement de la VIe République à la fin de la politique de l’État actionnaire en passant par la privatisation de la sécurité sociale ou la disparition du ministère de la Culture… Ce sont, ici, les voix de dirigeants de grandes entreprises, d’anciens ministres, d’économistes et d’acteurs de la sphère culturelle qui s’élèvent pour marteler que le temps de l’action est venu.
Émilie Vidaud
Voici le découpage de notre dossier spécial Libéralisme mode d'emploi : 10 ans pour changer la France
> Le grand débat : Clara Gaymard et Louis Schweitzer
Clara Gaymard (General Electric) : « La cure de simplification s’impose, c’est vital »
Louis Schweitzer (Commissaire général à l'investissement) : «Des financements privés sont souhaitables»
> Gaspard Koenig (Génération libre) : « L’idée d’État stratège est un mythe »
> Le grand débat : Aurélien Véron et Philippe Louis
Aurélien Véron (Parti Libéral Démocrate) : « Le monopole de la Sécu n'est pas responsabilisant »
Philippe Louis (CFTC) : « Les problèmes de financement des retraites sont conjoncturels »
> Aurélie Filippetti : « Il y aura une VIe République, c’est sûr, mais prendra-t-elle ce nom ? »
> Michèle Alliot-Marie : « La VIe République ? Ce n'est pas très sérieux »
> Ils veulent changer les institutions
> Le grand débat : Jack Lang et Vincent Maraval
> Jean-Jacques Aillagon : « Je ne peux approuver la formule "perfusion publique" »
> Isabelle Giordano: « La France joue un rôle leader en matière d’exception culturelle »
Dossier sous la coordination d'Émilie Vidaud réalisé par Alexandra Cauchard, Camille Drieu, Julien Beauhaire, Jean-Hippolyte Feildel, Aurélien Florin, Mathieu Marcinkiewicz et Vincent Paes.
À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence…
L’union nationale affichée lors de la marche du 11?janvier 2015 a montré aux yeux du monde entier la force du peuple français rassemblé pour défendre ses libertés. Mais après le sursaut républicain vient le temps des questions. Comment va l’État français?? Est-il seulement en panne ou part-il complètement à la dérive?? Qu’en est-il du virage social-libéral?? Quel sera le visage de la France dans dix ans??
La rédaction a passé au crible les fractures économiques, sociales, institutionnelles et culturelles de l’État français qui «?à force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, a fini par oublier l’urgence de l’essentiel?», selon le sociologue Edgar Morin.
Croissance faible, handicap de la déflation, dépenses publiques élevées, chômage de masse… À chaque fois, le même constat de la décadence. Les doutes tourmentent tellement notre pays qu’ils ont fini par lui faire accepter l’idée d’un Suicide français, sombre ouvrage du journaliste Éric Zemmour immédiatement propulsé fin 2014 au rang de best-seller.
Le rêve français
Il faut aussi lire ce qu’écrivent les journalistes de la presse étrangère sur la France?: l’image est parfois déformante mais les maux sont bien là. Vu de l’extérieur, notre pays apparaît rongé par la hantise de son déclin, dixit le magazine britannique The Spectator qui enterrait en juin dernier la Ve République. The Daily Telegraph enfonce régulièrement le clou en se délectant, par exemple, des critiques du patron des grands magasins John Lewis. Après sa visite en octobre dernier, Andy Street décrivait en effet l’Hexagone comme «?sclérosé, déprimé et sans espoir?». Pourtant, François Hollande s’y accroche, à l’espoir. On se souvient de cette incantation tirée du discours prononcé un 22?janvier 2012 au Bourget par celui qui était encore le candidat PS à la présidentielle?: «?Le rêve français, c’est la confiance dans la démocratie, la démocratie qui sera plus forte que les marchés, plus forte que l’argent…?» Raté.
Le 5?janvier dernier, les résultats du baromètre du Cevipof tombaient comme un couperet?: seuls 27?% des Français estiment que la démocratie française fonctionne bien. Trois ans après, le rêve semble donc avoir viré au cauchemar, appelant à s’interroger sur le temps perdu par nos gouvernants pour réparer l’État.
Le salut viendra-t-il du libéralisme ?
Verrouillée, pétrifiée, enlisée… La France apparaît surtout timorée à l’heure de faire face aux canons du social-libéralisme incarné par sa nouvelle figure de proue?: Emmanuel Macron, modestement comparé par le quotidien belge De Morgen à l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Surnommé «?le dynamiteur?», le ministre de l’Économie devrait donner avec son projet de loi l’élan du changement tant attendu pour la France. À condition de ne pas reculer.
Le salut viendra-t-il du libéralisme?? C’est le pari que la rédaction a fait pour tracer les contours de la France de 2025. De l’avènement de la VIe République à la fin de la politique de l’État actionnaire en passant par la privatisation de la sécurité sociale ou la disparition du ministère de la Culture… Ce sont, ici, les voix de dirigeants de grandes entreprises, d’anciens ministres, d’économistes et d’acteurs de la sphère culturelle qui s’élèvent pour marteler que le temps de l’action est venu.
Émilie Vidaud
Voici le découpage de notre dossier spécial Libéralisme mode d'emploi : 10 ans pour changer la France
- 1. ÉCONOMIE
> Le grand débat : Clara Gaymard et Louis Schweitzer
Clara Gaymard (General Electric) : « La cure de simplification s’impose, c’est vital »
Louis Schweitzer (Commissaire général à l'investissement) : «Des financements privés sont souhaitables»
> Gaspard Koenig (Génération libre) : « L’idée d’État stratège est un mythe »
- 2. SOCIAL
> Le grand débat : Aurélien Véron et Philippe Louis
Aurélien Véron (Parti Libéral Démocrate) : « Le monopole de la Sécu n'est pas responsabilisant »
Philippe Louis (CFTC) : « Les problèmes de financement des retraites sont conjoncturels »
- 3. POLITIQUE
> Aurélie Filippetti : « Il y aura une VIe République, c’est sûr, mais prendra-t-elle ce nom ? »
> Michèle Alliot-Marie : « La VIe République ? Ce n'est pas très sérieux »
> Ils veulent changer les institutions
- 4. CULTURE
> Le grand débat : Jack Lang et Vincent Maraval
> Jean-Jacques Aillagon : « Je ne peux approuver la formule "perfusion publique" »
> Isabelle Giordano: « La France joue un rôle leader en matière d’exception culturelle »
Dossier sous la coordination d'Émilie Vidaud réalisé par Alexandra Cauchard, Camille Drieu, Julien Beauhaire, Jean-Hippolyte Feildel, Aurélien Florin, Mathieu Marcinkiewicz et Vincent Paes.
