Malgré un bon niveau d’investissement, la France n’arrive pas à améliorer sa productivité.
Investissement. Le gouvernement de François Hollande n’a que ce mot à la bouche. Ainsi, depuis le début de son mandat, il n’a cessé de mettre en place des mesures pour aider les entreprises à investir plus. Pourtant, si l’on regarde sur une longue période, la France figure déjà en pole position. Depuis 2000, le niveau d’investissement des entreprises hexagonales est en moyenne de 10 % du produit intérieur brut (PIB). Un niveau supérieur à celui de l’Allemagne, de l’Italie ou de la Suède. Dans les pays développés, seuls les États-Unis font mieux avec 12,2 % du PIB. En 2013, avec un ratio formation brute de capital fixe sur valeur ajoutée (FBCF/VA) de 22,5 %, les entreprises françaises ont même réussi à réaliser un effort d’investissement supérieur à celui des quinze dernières années (21,8 % en moyenne de 2000 à 2013).

34 000 robots industriels en France, 162 000 en Allemagne

Alors pourquoi ces chiffres ne se traduisent pas par de la croissance ? Car ils ne mesurent que la quantité d’investissement et non sa qualité. En France, les efforts ne sont pas tournés vers l’augmentation des capacités de production mais surtout vers du remplacement de capital. Résultat, l’impact sur la production est faible. Entre 2000 et 2012, la valeur produite par les usines allemandes progressait de 37 %, pour atteindre 1 860 milliards d’euros pendant que les usines françaises progressaient de 13 %, pour une production de 928 milliards d’euros.

Conséquence directe, la France prend un retard considérable dans la « robolution », la révolution industrielle du XXIe siècle. Alors que l’Allemagne compte 162 000 robots industriels, la France n’en détient que 34 000. L’Hexagone dispose donc d’un capital productif peu sophistiqué par rapport à ses concurrents directs. Ce décalage explique une particularité étrange de l’économie française : malgré la hausse du ratio capital sur production, les gains de productivité sont faibles. Seulement 0,7 % par an en moyenne depuis 2000. Un capital abondant mais de faible qualité ne permet pas d’accroître la productivité du travail et, in fine, d’alimenter la croissance. Au gouvernement de rectifier le tir en orientant mieux son financement auprès de PME.

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