François Wohrer et Jean Peyrelevade, les deux têtes pensantes de Degroof Petercam France, reviennent sur la fusion des deux entités belges et l'activité de banque d'affaires en France.

Décideurs. La fusion entre Degroof et Petercam est actée. Comment voyez-vous l'avenir ?

François Wohrer. Cela fait de nombreuses années que l’on parle de la fusion entre Degroof et Petercam car ces deux maisons sont à la fois complémentaires et en accord du point de vue de leur offre. Si Degroof et Petercam proposent toutes les deux leurs services en matière de gestion de fortune, d'asset management et de banque d'affaires, la première a une affinité particulière avec le métier de banquier privé pendant que la seconde met un peu plus l'accent sur les deux autres activités. Par ailleurs, peu de gens le savent, mais nous assurons un quatrième métier, l'asset services, exclusivement au Luxembourg. Notre groupe gère aujourd'hui plus de 50 MD€ d'actifs à travers neuf pays.

 

Décideurs. Quelle est la nature de cette activité méconnue d'asset services ?

F. W. Elle concerne toute l'administration d'organismes de placement collectif, leur valorisation et le suivi de la vie des OPC. Sur ce segment de marché, notre approche est celle de la « haute couture » : nous travaillons avec des véhicules confrontés à des problématiques spécifiques (réglementaires, fiscales ou de conformité) pour lesquels le « sur-mesure » est la bonne réponse. Les « grossistes » de l'administration de fonds recherchent les volumes et n'ont ni le temps ni la volonté de s'occuper des cas particuliers.

 

Décideurs. En France précisément, comment se porte la banque d'affaires ? Jean Peyrelevade. Avec une équipe de plus de 35 personnes entre Paris et Lyon, l'activité se porte très bien grâce à notre business model pertinent. Nous pouvons offrir de nombreux services qui ne sont pas fournis simultanément pas nos concurrents : M&A, restructuring, conseils pour les financements bancaires et désintermédiés, opérations en fonds propres et intéressement à long terme des cadres dirigeants. Degroof Petercam est une investment bank à la britannique. Les entreprises peuvent trouver chez nous tous les outils dont elles ont besoin (en dehors du crédit bancaire classique). Notre cœur de cible se situe entre 100 M€ et 500 M€ de chiffre d'affaires. Mais il nous arrive de travailler pour des entreprises de plus grande taille à l’image de la structuration d’une obligation convertible perpétuelle au profit d'Assystem, ce qui a permis à la société de recevoir des fonds propres sans dilution.

 

Il faut bien comprendre que les ETI se financent aujourd'hui principalement grâce au crédit bancaire. Or ce dernier devient plus rare, plus cher, et plus compliqué à obtenir. Elles n'ont pas toujours les reins assez solides pour béné- ficier du marché obligataire public. C'est pourquoi notre solution de conception et de placement de financements désintermédiés « privés » fonctionne bien.

 

Décideurs. La valeur ajoutée de Degroof Petercam en qualité de conseil financier repose donc vraiment sur la complétude de l'offre auprès des PME/ETI ?

F. W. Oui, notre approche est véritablement holistique. Il me semble que peu d'autres banques indépendantes offrent une telle palette de services. Et si vous mettez en perspective cette offre de services avec notre expertise en gestion de patrimoine, c'est au final du win-win pour nos clients que ce soit dans la gestion de la vie de leur entreprise ou dans celle de leur patrimoine.

 

Firmin Sylla

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