Le directeur général délégué d'Axa France en charge de la santé et des assurances collectives parle innovation et opportunités suite aux nouvelle dispositions de l'ANI.

Décideurs. Quelles ont été les conséquences directes de la réforme de l’ANI avec la généralisation de la complémentaire santé à l’ensemble des entreprises ?  

 

Didier Weckner. La conséquence directe de l’ANI et de la fin des clauses de désignation se lit dans le renforcement des investissements de la part des acteurs, que ce soit dans la consolidation des équipes, la refonte des offres ou encore la structuration des réseaux. Ces changements s’accompagnent également de la mise en place d’une communication claire auprès des clients, ainsi que de l’élargissement de la fonction de conseil et de formation. Cela nous a amené à travailler sur une nouvelle gamme de produits et à proposer des outils digitaux, par exemple pour faciliter la souscription.

Avec l’ANI, notre expertise doit être mise au service des plus petites sociétés mais de manière simplifiée. Côté entreprise, la libéralisation a permis de responsabiliser les dirigeants, notamment dans la mise en place de programmes de prévention.

 

Décideurs. Comment l’innovation a-t-elle été favorisée dans ce cadre ?

 

D. W. Notre objectif chez Axa est de préserver le capital-santé des entreprises en proposant des services de prévention, par exemple sur les risques cardio-vasculaires, et de favoriser l’accès aux soins. L’innovation a permis l’émergence de nouveaux modes de consultation, par exemple la téléconsultation médicale. Conformément à la loi sur la télémédecine, et après contractualisation avec l’Agence régionale de santé d’Île-de-France d’une part, et avec la Cnil d’autre part, nous avons mis en place ce service de diagnostic téléphonique par des médecins joignables « 24h/7j ». Nous sommes convaincus que ce service correspond à une très forte attente de nos bénéficiaires et qu’il s’agit d’une innovation majeure qui sera très appréciée par les entreprises pour leurs salariés.

 

Décideurs. Comment avez-vous adapté votre offre à l’ANI ?

 

D. W. Notre offre santé Adaptalia est « ANI-compatible », et comme son nom l’indique, permet tout d’abord de la flexibilité pour nos clients dans le choix de leurs prestations. Les entreprises peuvent ainsi choisir diverses options. D’autre part, nous mettons à leur disposition les outils innovants que nous proposons aussi bien aux grands groupes qu’aux entreprises de plus petites tailles, comme la téléconsultation évoquée précédemment. L’innovation nous permet de poursuivre notre croissance auprès des grandes entreprises tout en augmentant notre part de marché sur les TPE/PME avec l’ANI.

En dépit de la baisse de la partie individuelle au profit du collectif, nous avons également fait le choix de développer, avec Modulango, une offre spéciale jeunes et une autre à destination des seniors, deux populations sensibles quant à l’accès aux soins et à de bonnes prestations de santé.

 

Décideurs. Qu’en est-il de votre positionnement par rapport aux branches professionnelles ?

 

D. W. Avant tout, notre offre santé standard répond aux exigences de toutes les branches. Puis, dans une dynamique de spécialisation, et pour répondre au plus près aux besoins des entreprises, nous avons développé des offres spécifiques à une trentaine de branches. Avant l’ANI, les entreprises étaient contraintes de choisir le prestataire retenu selon la branche à laquelle elles appartenaient. Aujourd’hui la liberté de choix les amène à se tourner vers un assureur qui a la capacité d’expliquer clairement les offres et qui fournit une prestation de conseil et leur apporte de l’innovation. En matière d’assurance santé, le conseil lors de la vente apporte une vraie valeur ajoutée.

Décideurs. Tous les acteurs vont-ils s’en sortir indemnes ?

 

D. W. Indemnes, sans doute pas, s’en sortir, j’en suis sûr, à la condition qu’ils renforcent la qualité de service et que les plus petits concluent des accords de partenariats. Certaines mutuelles par exemple vont être obligées de se regrouper. Des mouvements en ce sens ont ainsi déjà eu lieu. Quant aux institutions de prévoyance, des fusions ont été orchestrées chez les plus grands acteurs.

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