GP Bullhound, conseil réputé des start-up de la Silicon Valley, s'installe en France. C'est Guillaume Bonneton, un ancien de BCG et Deutsche Bank, qui pilotera le bureau parisien. Son objectif : permettre aux jeunes pousses tricolores de séduire des investisseurs étrangers, et aux VCs nationaux de faire du deal en Europe.

Décideurs. Vous arrivez sur le marché français du conseil financier aux start-up. Quel message voulez-vous leur délivrer ?

Guillaume Bonneton. Nous accompagnerons les start-up françaises comme nous le faisons à Londres, Stockholm, Berlin et dans la Silicon Valley. Pour nourrir notre propre expertise et celle de l’écosystème, la recherche est fondamentale. Nous publions les top trends en janvier, ainsi que d’autres rapports thématiques tels que Digital Health en septembre ou en avril un nouveau rapport sur l’enterprise software. Bien sûr, nous sommes essentiellement un conseil financier : d’abord en M&A, plutôt du côté du vendeur et pour les levées de fonds. Enfin, nous organisons nos propres événements. Fin septembre, à Londres, entre 500 et 600 investisseurs nous rejoignent pour débattre des sujets d’actualité. En mai, place à notre « summit entrepreneurs » qui, comme son nom l’indique, est plutôt tourné vers les corporates. Par ailleurs, nous faisons de l’investissement passif à la marge, au profit des patrons qui souhaitent bénéficier de notre joli dealflow et réinvestir avec nous une partie de leur cash-out.

 

Décideurs. Au regard du nombre de deals conclus en France, les banquiers d’affaires ne manquent pas. Pourquoi venir à Paris ?

G. B. Sans présence physique à Paris, nous faisions déjà beaucoup d’opérations en France. À Paris, nous serons cinq (un vice-président et trois juniors arrivent). Par rapport à d’autres acteurs, notre réseau est vraiment dense : nous sommes une quarantaine de banquiers répartis aux quatre coins du globe et notre réputation n’est plus à faire au cœur de la tech et de la Silicon Valley. Vous prenez un Partech ou un Idinvest, GP Bullhound leur amène un dealflow étranger. Et cette approche est aussi bénéfique du côté de l’entreprise. Nous pouvons dire à la société suédoise que nous connaissons des investisseurs français à la recherche d’opportunités paneuropéennes ou une fois qu’Accel et Index ont refusé de soutenir une start-up danoise, entrer en jeu.

 

Décideurs. Vous avez déjà accompagné la levée de fonds de SlimPay (15 M€). Quel était l’enjeu ?

G. B. La France est en avance sur les États-Unis en ce qui concerne les moyens de paiement. Cependant, nous utilisons principalement Paypal, Visa ou encore MasterCard pour payer en ligne, c’est dommage ! « For the record », les cartes sont l’outil de paiement le moins adapté au Web pour les paiements récurrents. Grâce à SlimPay, vous pouvez acheter votre pass autoroutier depuis Londres par le biais de votre ordinateur, il est multi-annuel et n’est actif que lorsque vous l’utilisez. Cette unique plate-forme permet d’optimiser les paiements récurrents. Nous avons fait entrer un fonds hollandais, Prime Ventures, au capital de la start-up, ce qui illustre parfaitement l’approche expliquée ci-dessus. Outre ce mandat, nous avons récemment accompagné les succès de Believe Digital, Multiposting ou encore Zound Industries dans leurs différentes transactions.

 

Décideurs. 2016 sera une bonne année si… ?

G. B. Le marché doit nous percevoir comme le conseil capable de faire converger les intérêts entre les firmes domestiques et les investisseurs internationaux, et inversement. Le cas échéant, 2016 sera un bon millésime. Depuis Paris, nous assurerons également la couverture du Benelux. En France, nous ferons très attention au dynamisme des pôles toulousain, grenoblois et bordelais.

 

FS

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