Guidée par Alain Esnault et Alexandre Rossoz, Apicap, l'abeille du private equity butine les fleurs de la sphère entrepreneuriale.

Décideurs. Apicap est né du rapprochement entre deux firmes (OTC Agregator et Ardens). Est-ce que vous pouvez revenir sur le contexte de cette fusion et l'état d'esprit qui en résulte ?

Alain Esnault. En réalité, Apicap est la réunion de trois sociétés : d'abord celle d'Agregator (club d'entrepreneurs associés) et d'OTC Asset Management (spécialisé dans les produits fiscaux et financiers) en 2013, formant OTC Agregator, puis récemment celle d'OTC Agregator avec Ardens (capital-transmission).

 

Alexandre Rossoz. Apicap est donc l'émanation de trois esprits entrepreneuriaux et financiers différents et complémentaires. Notre projet est de créer une plate-forme d'investissement dans les PME non cotées (de 0 à 50 M€ de CA) afin de générer de la valeur financière mais aussi sociétale, sociale et humaine.

 

A. E. Cela peut se comprendre au regard de nos engagements personnels puisque, encore une fois, nous sommes tous chez Apicap des entrepreneurs dans l’âme et conscients des responsabilités sociétales qui nous incombent : tel M. Jourdain, nous faisions la prose des critères ESG sans le savoir. Par ailleurs, en tant qu'ex-dirigeants, notre empathie est grande pour les entrepreneurs cherchant à se financer. Elle est aussi à la hauteur des exigences que peuvent être les nôtres lorsque l'on a connu différents types de moments difficiles de la vie d'une entreprise.

 

Décideurs. « Apicap » : plutôt butineuse ou heureuse ?

A. E. Tout est une question d’interprétation. On peut voir cette marque comme un apport heureux en fonds propres mais aussi comme un travail d'apiculteur, d'où l'alvéole et la ruche qui figurent sur notre logo. De plus, la seconde partie de l'appellation peut faire référence au « cap » que l'entrepreneur souhaite franchir.

 

Décideurs. Les douze prochains mois seront placés sous quel signe ?

A. E. Jusque fin 2015, notre objectif était d’intégrer l'équipe d'Ardens qui nous a rejoints en septembre. Maintenant, nous comptons adopter une stratégie de couverture globale des PME, de leur création à leur transmission. Cela nécessite que nous nous renforcions dans nos domaines d’intervention actuels (capital développement et capital-transmission/LBO), mais pourquoi pas accueillir des équipes plus spécialisées dans le venture.

A. R. En effet, l'entreprise qui fait 0 de revenus devrait bientôt pouvoir recevoir notre soutien. Nous réfléchissons aussi à administrer un service de dette, même si l'horizon est plus lointain. 

 

Décideurs. Et côté fonds à investir, quel est votre programme ?

A. E. Il s'agit de finir de funder le véhicule Ardens 4, pour lequel trois deals ont déjà été faits. Ce FPCI est abondé par nos souscripteurs traditionnels : chefs d'entreprise, familles et family offices. L'une des particularités est que nos LPs investissent à la fois dans un pot commun et dans des poches dédiées en fonction de leur appétence pour un secteur ou un deal en particulier. La dernière opération, proche de l'OBO puisque le dirigeant reste à nos côtés, a été réalisée avec JC David, le leader français du poisson fumé haut de gamme. L'enjeu principal de l’entreprise sera d'internationaliser le business. Ces trois deals pré-closing du fonds envoient un fort message aux LPs et les poussent à nous faire confiance. Notre stratégie plain vanilla (deal et accompagnement de la cible) rassure nos partenaires désireux d’être acteur de leurs choix d’investissement tout en bénéficiant de l’expérience et du track record d’une équipe qui travaille ensemble depuis 2003.

 

Firmin Sylla

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