L’associée du cabinet britannique Osborne Clarke Sophie Jouniaux analyse pour le Magazine Décideurs les conséquences fiscales liées au Brexit.

Décideurs. Quelles seront les principales conséquences fiscales pour le Royaume-Uni ?

Sophie Jouniaux. Plusieurs mesures fiscales sont directement régies par l’Union européenne. Notamment la TVA, mais également les droits de douane pour les produits entrant et sortant du pays. Car la fiscalité européenne favorise le transfert de capitaux entre les États membres. Ainsi, le Royaume-Uni ne bénéficiera plus de certaines exonérations fiscales ce qui compliquera sûrement, au moins au début, les échanges avec les pays européens.

 

Décideurs. Une situation inévitablement préjudiciable pour les britanniques ?

S. J. Pas sûr. Car le Royaume-Uni peut très bien reprendre à leur compte certaines normes européennes, et les intégrer directement dans sa législation. Quant aux transferts de capitaux, ils pourront parfaitement signer des accords avec chacun des États européens, même si cela risque de prendre un certain temps. N’oublions pas que la Suisse n’est pas membre de l’Union, ce qui ne l’empêche pas de traiter avec ses voisins européens. Ce qui est certain, c’est que nous sommes face à une situation inédite dont il est difficile de préméditer les conséquences.

 

Décideurs. L’épisode pourrait-il, à l’inverse, leur être favorable ?

S. J. Les britanniques ne seront plus assujettis aux règles européennes et pourront ainsi faire du dumping social pour attirer les investisseurs. Mais ça restera néanmoins hypothétique, car le pays est pour l’instant face à une incertitude juridique et fiscale. On ne sait même pas s’il sortira entièrement de l’Union.

 

Propos recueillis par Capucine Coquand

@CapucineCoquand

 

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