Fort de sa victoire à la primaire de la droite, François Fillon trace déjà les grands axes de son programme pour briguer le poste de Président en mai prochain. Sans surprise, il fait du cas des retraités une priorité. Selon lui, leur pouvoir d’achat aurait considérablement baissé depuis le début du quinquennat de François Hollande. Alors vrai ou faux ?
Le pouvoir d’achat des retraités a-t-il baissé ?
Les dernières données disponibles font état d’un montant moyen des pensions de 1 322 euros par mois en 2014. Un montant qui stagne depuis 2010 en raison d’une faible inflation. En 2013, les pensions n’ont progressé que de 1,3 % et elles devraient progresser de seulement 0,6 % en 2015. Pour autant, le niveau de vie des retraités ne s’est pas dégradé selon le Conseil d’orientation des retraites qui inclue dans ses calculs le patrimoine immobilier. Il était même légèrement supérieur à celui de 2013. Parmi les plus pauvres, le constat est le même. Le nombre d’allocataires du minimum vieillesse a diminué et « seulement » 7,6 % des retraités vivent sous le seuil de pauvreté (moins de 1 008 euros par mois). C’est deux fois moins que pour le reste de la population. Chez les jeunes, ce taux atteint même les 20 %.
De 50 à 100 euros par mois
Ces tendances générales cachent bien sûr des cas particuliers. De nombreux retraités modestes ont été particulièrement touchés par les mesures fiscales prises durant le mandat de François Hollande, comme la suppression de la demi-part supplémentaire pour les veufs. En 2014, de nombreux retraités sont ainsi devenus imposables et ont dû s’acquitter de la taxe d’habitation et de la taxe foncière. Plus d’un million d’entre eux ont également subi le relèvement des plafonds pour payer la CSG. Au total, ces derniers ont perdu entre cinquante et cent euros par mois. Mais, face à la grogne des retraités, le gouvernement a fait machine arrière et une loi, votée à la mi-automne remboursera les impôts qui avaient été payés au titre de la taxe d’habitation et des seuils d’assujettissement à la CSG. Pour François Fillon, il faudra donc trouver une autre approche pour séduire cet électorat.
