La location longue durée poursuit sa croissance dans le financement et la gestion des parcs automobiles. Le directeur commercial et marketing d’Arval France nous rappelle les enjeux qui pèsent sur leur gestion par les grandes entreprises et les décisions stratégiques à mener cette année.

Décideurs. Comment se portent les activités d’Arval en 2017, le marché des ventes aux entreprises s’essouffle-t-il comme semble l’indiquer l’évolution des statistiques de ventes ?
Grégory Libre.
Le parc global des véhicules en location longue durée en 2017 enregistre une progression et il devrait croître encore au détriment des autres modes de financement auxquels ont recours les flottes d’entreprise. Le SNLVLD, notre syndicat professionnel, a estimé à 3 % la croissance des activités de location longue durée en 2017, Arval pour sa part vise le double – ce qui correspond à la tendance observée depuis le début de l’année.
Cette année cependant, les clients de la location longue durée se posent la question sur le meilleur choix de véhicule et sont sensibles aux annonces gouvernementales. Ils s’interrogent sur les évolutions fiscales à venir concernant le diesel et les émissions de CO2 mais continuent d’acquérir des véhicules dans le cadre fiscal actuel.

Quelles nouvelles offres de services proposez-vous en matière de gestion de parcs et sur quels postes de coûts les grandes flottes travaillent-elles actuellement ?
Nous constatons que les grandes flottes rationalisent leurs parcs et regardent de près l’usage qui est fait de leurs véhicules. L’introduction de l’autopartage et l’optimisation des usages des véhicules conduisent naturellement à une réduction des parcs automobiles. Dans le même temps, les entreprises qui procédaient à l’achat de leur flotte optent désormais pour la location longue durée. Parmi nos clients, dans les grandes flottes, un effet de masse naturel conduit à un important besoin de reporting. Total Fleet, la plate-forme de reporting stratégique en ligne que nous avons lancée en juin dernier, répond à ce besoin. L’objectif est de détenir les informations permettant de prendre au plan stratégique les bonnes décisions car elles ont, compte tenu de la taille du parc, un effet démultiplicateur. Cette plate-forme de reporting est destinée à nos clients travaillant avec plusieurs loueurs et leur offre une vue consolidée des indicateurs clés de la performance de leur flotte. Comme souvent, ce sont les grands comptes qui innovent sur le terrain de la gestion de flotte. Cela a été le cas avec l’introduction du reporting, de la location moyenne durée, de l’autopartage et des véhicules électriques notamment. Aujourd’hui, ce sont le besoin de conseil et l’analyse des datas qui se font jour et nous sommes prêts à répondre à leurs attentes.

Comment les grands comptes procèdent-ils au rééquilibrage de la composition de leur parc automobile en faveur de l’essence au détriment du diesel ?
Le passage à l’essence dans les parcs automobiles est engagé, mais le recours à des modèles carburant à l’essence ne doit pas être systématique, il est dépendant de l’usage du véhicule. Le comparatif des TCO essence-diesel pour une voiture devant effectuer plus de 18 000 km par an ne joue pas en faveur des modèles essence. En revanche, s’il s’agit d’un petit rouleur qui effectue de faibles kilométrages dans un cycle essentiellement urbain, l’essence sera privilégiée, voire l’hybride ou l’électrique. Les car policies des flottes sont ouvertes aux modèles essence. Pour notre part nous avons procédé depuis plusieurs années à l’alignement des valeurs résiduelles des voitures carburant à l’essence avec celles des modèles diesel. Les parcs automobiles ne deviendront pas 100 % essence tout de suite mais peut-être que la prochaine loi de finances va accélérer le switch entre diesel et essence et inciter à diversifier davantage la composition du parc des entreprises.


Où en sont les grandes flottes dans leurs intentions d’introduire des véhicules électriques et des services d’autopartage dans leurs parcs ?
Les entreprises réfléchissent à l’introduction de l’autopartage dans leurs flottes et naturellement, à l’acquisition de véhicules électriques afin de maintenir leurs moyens d’intervention et de déplacement les jours de pollution. Un travail doit désormais être mené par tous les acteurs afin d’en réduire le TCO et ainsi d’en accélérer l’adoption (prix d’achat, valeur de revente, coût d’infrastructure…).
Cependant, nous faisons le constat qu’aujourd’hui encore, les véhicules électriques demeurent plus onéreux, et moins « remisés » que leurs équivalents thermiques. Le faible coût de l’électricité ne permet pas encore de compenser totalement le surcoût de départ. Il faut également tenir compte des investissements dus notamment à la mise en place d’équipements adaptés (bornes de recharge). Des progrès sont en cours pour développer des infrastructures adéquates. 

Les règles comptables IRFS seront applicables en 2019 ; celles-ci imposent que les véhicules en location longue durée de plus d’un an soient inscrits à l’avenir au bilan des entreprises. Cette disposition est-elle commentée par vos clients et entraîne-t-elle chez eux des volontés de changement dans leur choix de mode de financement de leur parc automobile ?
C’était effectivement une crainte, face aux contraintes imposées par ces nouvelles règles comptables internationales, de voir revenir certaines entreprises à l’achat de leur parc automobile. Dans la réalité, nos clients veulent conserver la souplesse que leur offrent le financement de leur parc en location longue durée et la flexibilité que nous leur apportons en termes de gestion de l’ensemble des services liés à leur flotte. Nous n’avons donc pas d’inquiétudes sur une remise en cause de la location longue durée. Sur ce sujet, Arval est à l’écoute de ses clients et les conseille sur les impacts de cette nouvelle norme comptable. En complément, Arval travaille activement à la mise en place du bon niveau de reporting permettant aux clients de se mettre, sereinement, en conformité avec ce nouveau standard comptable.«»

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