DÉCIDEURS. Le phénomène des fonds activistes est-il nouveau en Europe ?

THIERRY GONTARD. Il a commencé il y a une dizaine d’années déjà. La stratégie des fonds n’a pas changé. Ils identifient des sociétés qui sont à leurs yeux sous-valorisées. Le phénomène prend néanmoins de l’ampleur avec l’arrivée de nouveaux acteurs. La médiatisation de certains dossiers fait également que l’on en parle plus.


Quelle est la stratégie de ces fonds pour arriver à leurs fins ?

Il n’y a pas une méthode commune. Un même fonds n’utilisera pas la même stratégie d’une société à l’autre. C’est vraiment du cas par cas. Contrairement à ce qu’on lit dans bien des médias, la priorité de ces acteurs n’est pas d’aller au confl it avec le conseil d’administration. Pour rappel, l’objectif des fonds est de créer de la valeur. Ils n’ont pas toujours un horizon court terme. En général, cela commence par une phase d’approche où le dialogue est favorisé.


Comment cela est-il perçu par le conseil d’administration et le management ?

C’est l’obligation d’une remise en question. Or, il n’est pas toujours facile d’accepter la critique. Néanmoins, les conseils d’administration ont compris qu’ils pouvaient en sortir gagnants. De manière générale, ils sont donc plus à l’écoute. Car les critiques sont le plus souvent bien fondées. Dans certaines sociétés, l’actionnariat est tellement éclaté que le management n’a pas de contre-pouvoir et se sent libre de faire ce qu’il veut. Les fonds activistes ont le mérite de remettre de l’ordre.

Propos reccueillis par Vincent Paes 
 

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