Banque Richelieu est une jeune banque privée à l’histoire bien remplie. Flexibilité et réactivité sont les maître-mots de cette nouvelle aventure à l’esprit de conquête affirmé. Philippe de Fontaine Vive, directeur général de la Compagnie Financière Richelieu revient sur les ambitions de la banque.

Décideurs. Vous avez été récemment nommé à la Compagnie Financière Richelieu. Comment cela se passe depuis ?

Philippe de Fontaine Vive. Ma nomination remonte à un peu plus de deux mois, et tous les feux sont au vert. Lorsque l’on passe notre porte, on peut aisément ressentir l’effervescence et l’énergie positive de nos équipes. Nous sommes dans la première phase de la réinvention de la Banque Richelieu. Cela concerne aussi bien la banque privée que la société de gestion, Richelieu Gestion, notamment avec l’arrivée de Christophe Boulanger au poste de directeur général en provenance d’Edmond de Rothschild AM. De même, nous avons accueilli 9 nouveaux collaborateurs au sein de Banque Richelieu Monaco. Nous souhaitons continuer sur cette lancée en attirant des talents, tout en changeant notre gamme, autour d’une Banque Richelieu commune. Notre objectif est d’être « one bank », avec une société de gestion qui sert les collaborateurs et les clients à l’intérieur, comme en dehors du groupe.

Quels sont vos objectifs de développement ?

Nous souhaitons toujours mieux répondre aux attentes de nos clients et devenir encore plus agile. En termes de volumes, nous souhaitons doubler. Notre petite taille actuelle est un atout dans cette quête de flexibilité. Être plus souple et plus fluide au service des clients est une grande qualité dans l’exécution des opérations, ainsi que vis-à-vis de la qualité de la relation avec les différents acteurs avec lesquels nous travaillons.

Quels sont les atouts apportés par SGBL, votre nouvel actionnaire ?

D’abord une ambition. En effet, il est rare dans une vie professionnelle d’avoir l’opportunité de créer une marque. Notre paysage est composé d’acteurs séculaires qui véhiculent chacun une image qui leur est propre. Notre marque, Richelieu, renvoie l’image d’une banque très française, européenne et moderne. Notre travail est de diffuser cet esprit dans l’ensemble du groupe, quelle que soit la division.

Envisagez-vous une opération de croissance externe ?

Notre objectif est de devenir un groupe de référence en matière de banque privée et gestion de fortune. À ce titre, nous souhaitons croitre de manière organique, notamment par des recrutements. Néanmoins, nous ne sommes pas fermés à d’éventuels rapprochements, capitalistiques ou non, avec d’autres acteurs qui partageraient nos valeurs.

Certains observateurs avancent que le secteur de la banque privée décline. Qu’en pensez-vous ?

Je suis d’un avis contraire. Un premier mouvement de marché concerne les grands groupes bancaires qui rencontrent des problèmes d’industrialisation. Ils sont obligés de faire du taylorisme, et ainsi de remonter très haut les seuils d’accès à une véritable banque privée, pour ce qui les concerne. Ce type de décision créé inéluctablement de l’espace pour d’autres. Un second mouvement de marché amène des inégalités croissantes très puissantes. Ainsi, c’est tout le contraire d’un phénomène de perte de vitesse qui se produit : notre base de clientèle naturelle en pleine expansion. Ensuite, l’Europe présente l’immense avantage d’être un endroit sûr. La France est une place de paix, où le droit est connu et prévisible, soutenu par un système judiciaire qui fonctionne bien et des moyens d’exécution réels. Il y a donc un besoin croissant d’acteurs réactifs, capables d’agir avec ces nombreux instruments. Certains conjoncturistes jugent à tort que le marché est en déclin. Si l’on se place du point de vue de la préservation du patrimoine, il n’y a pas de meilleur endroit qu’un pays comme la France, d’où notre choix d’implantation à Paris et à Monaco.

Quelles synergies attendez-vous entre Paris et Monaco ?

Une collaboration totale. Nos équipes travaillent autour d’une même marque, avec des process identiques pour une flexibilité optimale. Tout ce qu’il est possible de mutualiser est en train de l’être. Cela donne des perspectives de développement encore plus intéressantes pour les salariés, notamment exécuter des missions entre Monaco et l’Hexagone. Un des dangers de la gestion de fortune est de ne pas voir ce qu’il se passe ailleurs.

Comment appréhendez-vous la clientèle des millennials ?

D’une part au moyen du rajeunissement d’une partie de nos équipes. Elles sont à même, de par leur identité générationnelle, de traduire et de partager l’état d’esprit de cette typologie de clientèle. D’autre part, nous entendons accompagner les réseaux d’entrepreneurs, aussi bien sur l’aspect digital que par une relation de confiance, qui elle est bien humaine ! Enfin, impliqués dans la construction du monde de demain, nous organisons des conférences comme cela a récemment été le cas en partenariat avec l’INSEAD. Nous avons accueilli Jean-Dominique Senard autour du thème du capitalisme conscient. Nous considérons que c’est une nouvelle façon de faire de la banque privée.

Yacine Kadri

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