Alternative à la dette bancaire pour le financement des entreprises, la dette privée continue d’attirer les corporates à la recherche de nouvelles sources de liquidités et les investisseurs en quête de rendement et de diversification de leurs placements.

La dette privée, activité née en Amérique qui consiste à financer les entreprises par un fonds de dette désintermédié, a depuis traversé l’Atlantique. En Europe, les montants levés par les fonds spécialisés ont été multipliés par deux entre 2012 et 2017 pour atteindre 19,5 milliards d’euros. La dette privée représente en effet une nouvelle poche de diversification pour les investisseurs. En 2018, le marché français s’est accéléré, avec notamment une augmentation de 48 % des montants levés par rapport à l’année précédente à 3,5 milliards d’euros, alors que les volumes globaux ont connu un ralentissement d’environ 10 %.

Du côté des entreprises, ces dernières ont récolté près de 7 milliards d’euros, soit 16 % de plus qu’en 2017, déployés dans 147 opérations (+20 %), portant le montant investi moyen à 49 millions d’euros, contre 47 millions d’euros l’an passé. Les principaux bénéficiaires sont les secteurs de la consommation, avec 42 opérations, de l’industrie et de la chimie (37 opérations), ainsi que l’informatique et le numérique (28 opérations).

Un marché concentré

La France maintient sa position de numéro deux au niveau européen en réalisant 35 % des opérations, mais reste néanmoins un marché concentré puisque 45 % des montants investis sont issus de cinq fonds, dont deux anglo-saxons. Le format d’investissement le plus utilisé est l’unitranche, qui représente 62 % des sommes distribuées, soit 4,3 milliards d’euros contre 3,6 milliards d’euros l’année précédente, loin devant les dettes seniors, mezzanines et autres subordonnées. Les trois quarts (76 %) des opérations sont menées dans l’Hexagone, en augmentation de 4 %.

Par ailleurs, la moitié des opérations participe à des financements de capital-transmission – 74 en 2018 – pour un total de 4,2 milliards d’euros déployés. La proportion de deals en présence d’un investisseur en capital (65 %) est toutefois moindre par rapport à 2017 (74 %), démontrant que la dette privée n’est pas uniquement réservée au private equity.

Anne-Gabrielle Mangeret

Les données sont issues d’informations collectées par Deloitte auprès des membres de France Invest, qui représentent la quasi-totalité des acteurs français du marché de la dette privée.

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