Selon l’étude « Digital Treasury – It takes two to tango » publiée par PwC, l’innovation digitale et technologique figure pour la première fois dans le classement des priorités des trésoriers au niveau mondial. Un sujet sur lequel les Français se démarquent de leurs confrères, s’affichant davantage concernés par cette problématique.

Alors que le métier de trésorier est en pleine évolution, PwC a interrogé trésoriers et directeurs financiers, répartis dans trente-sept pays, issus de 238 entreprises réalisant un chiffre d’affaires moyen de 10,3 milliards de dollars. L’objectif était de dresser un état des lieux des priorités de la profession. Au niveau mondial, et de manière assez classique, la gestion prévisionnelle de trésorerie (100 % des répondants) et la gestion du risque de change (93 % des sondés) demeurent parmi le trio de tête des préoccupations de ces professionnels. Le financement (90 %) et la structure du capital (78 %), quant à eux, sont deux thématiques qui progressent significativement par rapport à la précédente étude de 2017.

Une nécessaire appétence pour les nouvelles technologies

La vraie nouveauté réside dans l’émergence, pour la toute première fois, de la notion d’innovation digitale et technologique dans les réponses des interrogés. Ainsi, pour 60 % d’entre eux (et 78 % des Français), des technologies telles que « l’intelligence artificielle, la RPA (automatisation robotisée des processus), l’analyse de données ou la blockchain présentent des opportunités d’amélioration pour les processus de trésorerie dans les deux ou trois prochaines années ». Et de conclure, pour plus de la moitié des sondés (59 %), que l’appétence pour les nouvelles technologies est une qualité essentielle chez un trésorier. Un constat transposable au plan national. Mieux, les Français interrogés se révèlent plus impliqués sur le sujet de l’innovation digitale que la moyenne mondiale. Alors que 46 % d’entre eux se disent « sensibles » à cette problématique, ils ne sont que 38 % à l’échelle planétaire à le penser. Cet écart pourrait s’expliquer « notamment par un tropisme historique des trésoriers français pour les aspects techniques », avance Mariano Marcos, associé responsable de l’activité Corporate treasury chez PwC.

Le risque cyber largement sous-estimé

Corollaire logique de la démocratisation des nouvelles technologies au sein de la fonction trésorerie des entreprises, le cyber-risque n’est pas encore assez intégré par les professionnels du secteur. L’étude rappelle que 85 % des répondants ont subi au moins une cyber-attaque par an. Or, le trésorier est particulièrement exposé aux fraudes. D’ailleurs, 55 % des interrogés considèrent être responsables de la gestion du risque de fraude sur les paiements. Un chiffre qui monte à 71 % pour les seuls sondés français. Pourtant, seuls 20 % des trésoriers (et 21 % des trésoriers français) classe la cybersécurité parmi leurs priorités. Des réponses en total décalage avec celle apportée par les directeurs financiers qui, consultés sur la même question, estiment à 75 % que la cybersécurité est un sujet critique. Une situation alarmante pour les rédacteurs de l’étude. « Les trésoriers doivent prendre conscience de l’importance de ces risques de cyber-attaque, notamment en collaborant davantage avec les différents département de leur entreprise, afin de renforcer la prévention et la défense des attaques », préconisent-ils.

Sybille Vié

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