La nouvelle fait l'effet d'une bombe. En fin de matinée Jean-Claude Juncker a annoncé qu'un accord sur le Brexit aurait été trouvé. Reste à l'adopter.

Fin de suspense pour le Brexit ? Peut-être que oui. Le 17 octobre en fin de matinée, le premier ministre britannique Boris Johnson et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ont confirmé la conclusion d’un accord sur le Brexit. Ce qui devrait, en principe, éviter le « No deal », solution redoutée par les Britanniques et l’UE.

Soulagement

Bien sûr, le scénario noir d'une sortie sans accord n'est, à l'heure actuelle, pas écarté. Mais Européens comme Britanniques se veulent optimistes et estiment que leurs intérêts sont protégés. Ainsi, Michel Barnier, négociateur en chef pour l'UE se félicite d'un "texte qui apporte de la sécurité juridique (...). Grâce à cet accord, les engagements financiers seront bien honorés et respectés". De son côté, Boris Johnson s'est exprimé à l'issue du Conseil européen. Considéré par une partie de la classe politique britannique comme inapte à la négociation et peu travailleur, il a souhaité donner tort à ses détracteurs en se réjouissant "d'un accord de très bonne qualité" qu'il considère comme "une conclusion raisonnable, juste, qui a abouti après énormément de travaux de deux côtés (...) J'espère que les députés de Westminster sauront se rassembler pour ratifier cet accord et réaliser le Brexit sans plus attendre". En tous les cas, le successeur de Theresa May ne cache pas son envie de clore au plus vite le dossier Brexit "pour que nous puissions passer à d'autres priorités telles que le coût de la vie, le système de santé, les crimes violents et notre environnement".

Tout reste à faire

Pour être effectif, l’accord doit être adopté par les institutions européennes mais aussi par Westminster où le parti conservateur ne dispose pas des coudées franches. Le rôle du DUP, parti unioniste nord-irlandais pourrait faire pencher la balance d’un côté comme de l’autre. Pour le moment son positionnement n'est pas connu.

En revanche, Jeremy Corbyn, le chef de l'opposition travailliste, a immédiatement appelé par communiqué à un rejet du texte. Selon lui, "la meilleure façon de résoudre le Brexit est de donner à la population le dernier mot lors d'un vote populaire". Une position étrange alors que le fond de l'accord n'est pas connu... Mais il est probable qu'un terrain d'entente ait été trouvé sur la question du "backstop", c'est-à-dire la question de la frontière entre l'Irlande pays membre de l'UE et l'Irlande du Nord qui appartient au Royaume-Uni.

La Chambre des communes se réunira en session extraordinaire samedi 19 octobre. Rappelons que Theresa May avait elle aussi conclu un accord qui avait été rejeté par les députés, dont certains de son propre parti.

Lucas Jakubowicz

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