La société technologique CLS, détenue majoritairement par le CNES, avec le soutien des actionnaires Ardian et Ifremer, passerait sous pavillon belge avec la vente au fonds CNP du groupe Bruxelles Lambert. La maison mère entend céder les deux tiers de sa participation dans le capital du spécialiste des services satellitaires.

Les privatisations s’enchaînent. Après celle de la Française des jeux, se serait au tour de la Collecte localisation satellites (CLS), filiale du Centre national d’études spatiales (CNES), de la société d’investissement Ardian et de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer). Un accord d’exclusivité pour la cession d’une participation majoritaire dans la holding a été signé le 7 novembre 2019. L’opération d’enchère, pilotée par Edmond de Rothschild Corporate Finance, a été remportée par un acteur belge, la Compagnie nationale à portefeuille (CNP) - issue de la famille Frère, du groupe Bruxelles Lambert - avec une offre de près de 400 millions d’euros qui a distancé celles de ses concurrents, notamment Cobepa, Five Arrows et le britannique Charterhouse. L’acquisition devrait valoriser la cible à hauteur de 27 millions d’euros. La maison mère de l’opérateur des systèmes satellitaires (CNES) ne conserverait qu’un tiers du capital (de 54 % à 34 %). Les autres actionnaires, Ardian et Ifremer, devraient quant à eux céder leurs parts (respectivement de 32 % et de 14 %). La finalisation est prévue en janvier 2020 sous réserve de l'accord des conseils d'administration du CNES et de l'Ifremer, de l'avis des instances représentatives du personnel de CLS et de l'obtention des autorisations réglementaires.

Une stratégie sectorielle

Pionnier dans la fourniture de solutions d’observations et de surveillance de la planète, CLS fournit notamment des services satellitaires basés sur la localisation et la collecte de données environnementales, l’observation des océans et des eaux continentales et la surveillance des activités terrestres et maritimes. Avec 720 collaborateurs répartis sur 26 sites dans le monde, elle a réalisé 128 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018. Malgré cette imminente restructuration de capital, la holding continuera ses projets avec l’agence spatiale française, notamment celui porté par sa filiale Kinéis, pour la construction de la première constellation de nanosatellites destinés à connecter plusieurs millions d’objets quelque soit l’endroit où ils se situent sur la surface du globe. Un programme qui explique la réduction de la participation du CNES qui, avec les fonds récoltés, entend bien financer et réinvestir dans ce nouvel acteur du NewSpace.

Inès Giauffret

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