Muriel Pénicaud, Fabrice Dumonteil et Olivier Bertrand, respectivement ministre du Travail, président du groupe Eiffel Investment et magnat français de la restauration, ont symboliquement signé la première entrée au capital d’une entreprise par un fonds de dette privée à impact. Un modèle destiné à s’étendre au monde du capital-investissement pour inciter les entreprises à s’adapter aux enjeux contemporains.

Eiffel Investment Group, par l’intermédiaire de son PDG, Fabrice Dumonteil, a annoncé le lancement du premier fonds de dette à impact en Europe : Eiffel Impact Debt. L’idée est partie du postulat de corrélation entre performance financière et respect des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Actuellement, les fonds d’investissements ISR (investissement socialement responsable) « se contentent d’éliminer les mauvais élèves par le biais des critères ESG, mais ne gardent pas de contrôle sur l’évolution des pratiques des entreprises dans lesquelles ils ont choisi d’investir », explique le PDG. L’avantage de ce fonds de dette est de prendre en compte des covenants d’impact, comme la création d’emplois pérennes en région par exemple, le coût de la dette s’adaptant ainsi aux efforts déployés par les entreprises pour aller plus loin. Persuadé de la viabilité de son projet, Fabrice Dumonteil déclare : « Nous allons être copiés et c’est une bonne nouvelle. »

C’est donc un modèle dynamique qui a pour objectif d’attirer les bons élèves grâce à ses avantages financiers. Et cela a déjà commencé. En effet, Eiffel Impact Debt a investi 40 millions d’euros dans le Groupe Bertand. Avec 33 000 collaborateurs au sein de plus de 1 000 restaurants sur tous les segments du marché, il s’agit du premier groupe français de la restauration. « Plus de 90 % des embauches se font en CDI, chose rare dans ce secteur », se réjouit Olivier Bertrand. Les fonds levés serviront à embaucher 3 500 personnes de plus.

Pour la ministre du Travail, la signature symbolique de ces contrats au 127 rue de Grenelle est un « passage à l’action » concernant la transition écologique, car ce modèle « ne fait pas qu’évaluer, il transforme aussi ». Muriel Pénicaud a donc salué ce projet « concret, pragmatique et à impact réel qui tire vers le haut les entreprises ». Selon elle, la finance verte est « lancée », mais sur le plan social, il reste beaucoup à faire. En particulier sur le plan de l’inclusion, de l’égalité homme/femme ou encore de l’emploi des jeunes et des seniors.  

Baptiste Delcambre

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