La société d’investissement a décidé d’intégrer dans la gestion de ses participations les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Son président, Vincent Levita, souhaite déterminer les indicateurs sur lesquels il peut avoir un levier et les piloter comme n’importe quelle donnée financière.

Une nouvelle société d’investissement vient d’adopter les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Il s’agit d’InfraVia. « On investit dans les infrastructures et dans la tech, qui sont des secteurs très structurants pour les années qui viennent. Nous voulons le faire de manière compatible avec la pérennité du monde », explique son président, Vincent Levita.

Lorsqu’il a créé la société il y a dix ans, le patron scrutait déjà la manière dont ses participations influaient de manière positive ou négative sur la société et la planète. S’il s’agissait, à l’époque, d’une démarche pionnière, celle-ci n’est aujourd’hui plus suffisamment proactive aux yeux du CEO.

Pour y remédier, InfraVia a identifié cinq ODD (sur les 17 existants) auxquels sont susceptibles de répondre tous ses investissements : promouvoir l’égalité des sexes, contribuer à l’inclusion sociale, développer des infrastructures fiables et durables, lutter contre le changement climatique ainsi que mettre en place des instances dirigeantes et des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous. La société se réserve bien sûr le droit d’adjoindre d’autres ODD pertinents à la liste en fonction du projet.

Négocier et peser

Concrètement, Vincent Levita va négocier des ODD avec ses interlocuteurs au sein des participations, comme il le fait pour des objectifs financiers. Il pourra, par exemple, leur demander d’accélérer le mouvement de parité dans leurs instances dirigeantes. « Je ne vais évidemment pas demander à une entreprise du secteur du BTP qui n’aurait aucune femme à son comité exécutif d’arriver à la parité. En revanche, je peux lui fixer des objectifs réalisables, précise Vincent Levita. En règle générale, les gens font du mieux qu’ils le peuvent. Il faut trouver avec eux quels sont les points de blocage et essayer de faire différemment. Je dois identifier les indicateurs sur lesquels je peux avoir un levier et agir pour avoir un impact. »

Ce qui correspond bien au rôle d’un actionnaire actif. Ces avancées ont vocation à être partagées avec les investisseurs qui confient leur argent à InfraVia. Mais qu’on ne s’y trompe pas : si la démarche poursuit un but salutaire, rien ne se fera au détriment des résultats financiers. « Je regarde les participations avec le prisme ESG. J’en déduis les risques que je ne vais pas prendre et les opportunités qui se dessinent », poursuit Vincent Levita. En considérant les critères extra-financiers comme des outils de performance, chacun y trouve son compte.

Olivia Vignaud

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