Cette enveloppe est une première aide immédiate pour les entreprises et leurs salariés. Bercy s’attend à une « guerre économique et financière durable ».

Mardi soir, Emmanuel Macron affirmait qu’aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne serait livrée au risque de faillite. La promesse est osée en période de crise financière. Pour que ces paroles ne restent pas un vœu pieu, le ministère de l’Économie et les institutions ne passent pas une journée sans dévoiler de nouvelles mesures de soutien ou organisationnelles. Ce matin, au micro de RTL, Bruno Le Maire a annoncé « une première aide économique immédiate » de 45 milliards d’euros pour les entreprises et leurs salariés.

Le locataire de Bercy martèle malgré tout que cette guerre économique et financière sera « durable et violente ». « Les entreprises qui sont touchées aujourd’hui, les commerçants, les artisans, le savent mieux que personne. Ils en souffrent. Ils sont inquiets », constate-t-il avec gravité. Outre l’enveloppe de 45 milliards d’euros, l’État garantit 300 milliards d’euros de prêts bancaires afin d’assurer aux entreprises une trésorerie et la liquidité suffisante au maintien de leur activité. Un montant qui atteint 1 000 milliards au niveau européen.

Fonds de solidarité

Bruno Le Maire met en place un fonds de solidarité pour les entreprises qui auraient perdu 70 % de leur chiffre d’affaires au mois de mars par rapport à la même période en 2019. En tout, 600 000 structures, générant moins d’un million de chiffre d’affaires, devraient être concernées pour un montant de deux milliards d’euros. Afin de toucher ce forfait de 1 500 euros pour le mois de mars, auto et micro entrepreneurs, indépendants, etc., doivent déclarer leur perte de revenus. Le montant distribué pourra être revu à la hausse au cas par cas. Le ministre rappelle les reports de charges sociales et fiscales décrétés et même l’annulation de ces contraintes financières en fonction des situations.

Quoi qu’il en soit, la croissance française n’échappera pas à un coup de froid. Bruno Le Maire évoque une prévision « provisoire » de -1 %. « La zone euro sera également en récession », ne cache-t-il pas. Toutefois, les territoires seront en capacité de rebondir si les bonnes décisions sont prises à temps, si les salariés, les compétences, les entreprises sont protégés. D’où la possibilité pour les sociétés de recourir au chômage partiel. Pour le moment, il n’est pas prévu de fermer les Bourses, mais les régulateurs commencent à prendre des mesures pour limiter la casse. Telles que l’interdiction des ventes à découvert sur certaines actions annoncée ce matin par l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour la séance du 17 mars.

Olivia Vignaud

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