Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance joue la carte de l’apaisement. Il a réaffirmé, hier, son refus catégorique d’augmenter les impôts malgré la crise. Pour tenter de relancer l’économie nationale, Bruno Le Maire en appelle à l’épargne des Français.

"Il y a un principe absolu : nous n’augmenterons aucun impôt." Le mantra n’est pas nouveau mais Bruno Le Maire a tenu à le marteler une nouvelle fois, hier, sur RTL. Ferme et claire, la déclaration devrait rassurer les contribuables. En effet, avec la crise, nombreux sont ceux qui ont craint de voir la variable fiscale actionnée pour tenter de réduire la dette du pays. Une solution qui aurait eu le mérite de la simplicité mais qui aurait ruiné tous les efforts déployés par la majorité depuis 2017 pour alléger la charge fiscale et gagner en attractivité vis-à-vis de nos voisins européens.

Réinjecter les 100 milliards d’euros d’épargne forcée

Non seulement les impôts n’augmenteront pas, mais les baisses fiscales annoncées sont maintenues. "Nous garantirons les baisses d’impôts qui ont été promises", a tenu à confirmer le locataire de Bercy. Une référence à la suppression de la taxe d’habitation pour tous les Français d’ici à 2023, à la baisse de l’impôt sur les sociétés et des impôts de production. En un mot, le statut quo fiscal semble assuré. Mais, dans ces conditions, quels leviers le gouvernement entend-il actionner pour réduire la dette publique accumulée au cours des derniers mois ? Si les pistes évoquées sont nombreuses, Bruno Le Maire s’est exprimé sur deux d’entre elles. La première concerne le temps de travail. "Quand on nous compare et qu'on regarde par rapport aux autres pays développés, le temps de travail global en France – je ne parle pas du temps de travail individuel  mais le temps de travail collectif, de la nation française, je pense que nous pouvons faire mieux." Mais c’est surtout sur la seconde piste que le ministre s’est étendu, appelant les Français à dépenser l’épargne forcée qu’ils ont constituée au premier semestre 2020 et qu’il estime à 100 milliards d’euros. "Ce que je souhaite, c'est que les Français puissent dépenser cet argent pour relancer l'économie et que les entreprises puissent participer à la relance de cette économie", a-t-il expliqué. Reste à savoir si, en cette période d’incertitudes et d’attentisme, cet appel sera entendu.

S.V.

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