Dans le cadre du plan de relance, sept milliards d’euros seront ainsi consacrés à la décarbonation de l’industrie, à la production d’hydrogène par électrolyse, à la mobilité professionnelle, ainsi qu'au soutien à la R&D et à la formation.

La rentrée est décidément frappée du sceau de l’hydrogène. Après avoir annoncé en grande pompe, à l’occasion de la présentation du Plan de relance le 3 septembre, un budget de 7,2 milliards d’euros consacré à faire de la France un acteur mondial de l’hydrogène, le gouvernement a détaillé sa stratégie cinq jours plus tard. Cette annonce fait suite au plan lancé par Nicolas Hulot, il y a deux ans, dont le budget de 100 millions d’euros a servi à financer l’expérimentation à une échelle plus réduite et essentiellement locale.  Paris s'inscrit dans le sillage de Berlin qui avait annoncé, il y a trois mois, une enveloppe de 9 milliards, et l’objectif affiché par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, est clair : "Faire de la France de demain le champion de l’hydrogène décarboné."

Un plan en trois axes

 Le premier volet du plan a pour objectif d’atteindre une capacité de production d’un hydrogène dit « vert ». Alors que la production actuelle se base sur les hydrocarbures, l'idée est d'utiliser de l'électricité décarbonée, qu’elle soit d’origine renouvelable ou nucléaire, par électrolyse de l'eau. Bien plus propre, cette technologie est en revanche coûteuse et très gourmande en énergie. Pour réaliser des économies d'échelle en augmentant les volumes, 1,5 milliard d'euros seront consacrés à la fabrication d'électrolyseurs, avec une capacité ciblée de 6,5 gigawatts.

"Objectif, faire de la France le champion de l'hydrogène décarboné"

Le deuxième volet vise quant à lui à développer une offre de mobilité lourde fonctionnant à l’hydrogène. "L’hydrogène répond aux besoins de fortes puissances motrices ou aux besoins de longue autonomie notamment pour les flottes captives parcourant de longues distances à flux tendus", justifie le gouvernement. Un appel à projets (AAP) "Briques technologiques et démonstrateurs', doté de 350 millions sera notamment lancé afin de développer ou améliorer les composants et systèmes liés à la production et au transport d’hydrogène, et à ses usages tels que les applications de fourniture d’énergie. En tout, plus d’un milliard d’euros abonderont ce volet du plan hydrogène. Enfin, la troisième priorité affichée sera de "soutenir la recherche, l’innovation et le développement de compétences afin de favoriser les usages de demain". Les pistes sont ici plus vagues, allant de l’aéronautique à la décarbonation du secteur gazier. Aucun dispositif n'est précisé, si ce n’est un programme prioritaire de recherches "Applications de l’hydrogène" doté de 65 millions d’euros.

Création d’emplois

Le gouvernement souhaite que cette filière s’accompagne d’un mouvement de relocalisation industrielle, estimant qu’elle pourrait générer entre 50 000 et 150 000 emplois directs et indirects en France. La volonté de l’exécutif est ainsi d’accompagner "ses champions industriels", pour reprendre l’expression utilisée par Bruno Le Maire, du stade R&D à son application industrielle. Le ministre de l’Économie n’a pas manqué de citer les noms de Safran, Alstom, la SNCF, Faurecia, Symbio (piles à combustible), Air Liquide, Schlumberger et McPhy.

Boris Beltran

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