L’ancien ministre soviétique est aujourd’hui la troisième fortune de Russie. Il dirige la société pétrolière Lukoil depuis sa privatisation en 1993.

"Vous avez accompli un long et admirable parcours professionnel, apporté une grande contribution au développement de l’industrie pétrolière et gazière russe, acquis à juste titre un grand respect et une autorité incontestable parmi vos collègues et subordonnés, ainsi que dans la communauté des affaires russe." Pour ses 70 ans, Vagit Alekperov a reçu ce message laudateur de la part de Vladimir Poutine, réputé avare en compliments. C’est dire l’influence du patron de Lukoil, pourtant parti de rien.

D’apparatchik à CEO

En 1968, alors qu’il n’a que 18 ans, il commence à travailler comme simple ouvrier dans les champs pétrolifères d’Azerbaïdjan et de Sibérie. Profitant du système de formation soviétique, il passe des chantiers aux bureaux à une vitesse fulgurante. Jusqu’à devenir en 1990 vice-ministre de l’industrie pétrolière et gazière. Le voici aux premières loges pour accéder aux richesses naturelles en cours de privatisation. De son poste de haut fonctionnaire soviétique, il procède au rapprochement des sociétés Kogalym, Langepas et Uray qui prennent le nom de Lukoil. Lors de la privatisation du conglomérat en 1993, il s’impose comme CEO, poste qu’il occupe toujours. Un coup de maître qui lui permet aujourd’hui de figurer au cinquième rang des fortunes de son pays avec dans les poches 15,2 milliards de dollars.

Lucas Jakubowicz

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