Le spécialiste français des tubes sans soudure, Vallourec, a obtenu de ses créanciers les plus importants des accords de principe afin de réduire sa dette d’environ 1,8 milliard d’euros. Les fonds américains Apollo Global Management et Strategic Value Partners deviendront, à l’issue de l’opération, les principaux actionnaires du groupe.

Après une nouvelle chute du titre de Vallourec de 76 % en 2020, le français se lance dans une vaste opération de restructuration de sa dette. Annoncée au lendemain de sa demande à Euronext de suspendre la cotation d’obligations, en raison des discussions en cours avec ses prêteurs, elle se fonde sur un accord de principe passé avec ces derniers. Le rééquilibrage de la situation financière passera par la réduction de "son endettement et en sécurisant les liquidités nécessaires pour lui permettre de déployer son plan stratégique dans un environnement de marché volatil" précise le communiqué. La mise en œuvre de celui-ci est prévue pour la fin du premier semestre et verra de nouveaux actionnaires entrer au capital, dont Apollo Global Management et Strategic Value Partners

Un arrangement complet pour renforcer la position de Vallourec sur le marché

Le parapétrolier a sollicité, auprès du Tribunal de Commerce de Nanterre, l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, assez fréquente dans ces situations. L’accord prévoit notamment "un désendettement majeur […] représentant environ 1 800 millions d’euros, soit plus de la moitié du montant en principal de sa dette". Pour ce faire, le groupe réalisera une augmentation de capital de 300 millions d’euros, "ouverte à l’ensemble des actionnaires et garantie en totalité par certains créanciers au titre des facilités de crédits et des obligations émises précédemment par Vallourec". La conversion de près de 1,3 milliard d’euros de créances, qu’elles soient obligataires ou des facilités de crédit revolving, est aussi prévue ainsi qu’un abandon de créances de 169 millions d’euros consenti par les banques partenaires du groupe, BNP Paribas, Crédit Mutuel et Natixis. Ces dernières se voient toutefois octroyer en contrepartie des "bons de souscription d'actions en forme d'instrument de retour à meilleure fortune", annonce Vallourec dans son communiqué.

Le refinancement de la dette résiduelle et la sécurisation de liquidités significatives et de financements opérationnels sont eux aussi couverts par cet accord. Celui-ci vise à mettre en place un crédit renouvelable de 462 millions d’euros auprès des banques, avec un nouvel emprunt obligataire senior de plus de 1 milliard d’euros souscrit par les autres créanciers de la société́, sur une période de cinq ans. Enfin, s’ajoute un prêt garanti par l’État pour un montant de 262 millions d’euros et l’octroi de lignes de caution à hauteur de 178 millions d’euros. 

Une dilution importante de l’actionnariat 

L’opération entraînera aussi une large dilution de la participation des actionnaires existants. Bpifrance et Nippon Steel verraient notamment leur part tomber de 14,6 % du capital chacun à respectivement 2 et 3 %. Plus largement, avec 200 millions de nouveaux titres prévus, contre 12 millions actuellement, la dilution atteindra jusqu’à 95 % pour les actionnaires ne participant pas à la nouvelle souscription.  De leur côté, Apollo Global Management et Strategic Value Partners détiendront entre 23,2 et 29,3 % du capital pour le premier et de 9,7 à 12,3 % pour le second, devenant ainsi les actionnaires de référence de Vallourec.

David Glaser

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