Quelques semaines après l’officialisation de leur fusion, PSA et FCA dévoilaient des résultats 2020 dans le vert malgré un contexte difficile pour le secteur automobile. Les groupes disposent chacun de leurs forces qui doivent maintenant être combinées par le patron du nouvel ensemble, Carlos Tavares.

En janvier, PSA et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) fusionnaient pour donner vie à un nouvel ensemble baptisé Stellantis qui, en latin, signifie "parsemé d’étoiles". L’aventure commence sous de bons auspices. Alors que la crise sanitaire met à mal le secteur automobile, l’entreprise entame son premier chapitre sur de bonnes bases avec des résultats financiers avant la fusion dans le vert. Ceux-ci "mettent en évidence la solidité financière de Stellantis, qui réunit deux entreprises fortes et saines", commente son CEO, Carlos Tavares, pour qui "Stellantis démarre dans les starting blocks et se concentre totalement sur la réalisation de l’ensemble des synergies annoncées".

Des bénéfices malgré la crise

La résistance des deux constructeurs ne relève pas des mêmes ressorts. Les bons résultats de PSA ont été rendus possibles par la fameuse méthode dite du "pricing power", c’està-dire la capacité à vendre des véhicules toujours plus cher en maîtrisant strictement les coûts. Cette gestion rigoureuse de Carlos Tavares permet à PSA de contrebalancer les impacts directs de la crise, à savoir la chute de 27,8 % des volumes de ventes et la baisse de son chiffre d’affaires de 18,7 % à 60,7 milliards d’euros. Le constructeur français réussit le tour de force de dégager en 2020 un bénéfice de 2,2 milliards d’euros dans un secteur qui éprouve des difficultés à garder la tête hors de l’eau. À titre de comparaison, Renault enregistrait une perte nette de 8 milliards. Sur le plan de la rentabilité, PSA affiche une marge opérationnelle courante de 7,1 % pour sa division automobile. Au deuxième semestre, elle a même atteint un niveau record à 9,4 %. "Les résultats de 2020 démontrent de nouveau la résilience de PSA", se félicite Carlos Tavares.

Stellantis s’attend à voir tous les marchés se redresser en 2021

De son côté, c’est grâce à l’Amérique du Nord que FCA a pu se maintenir, l’entreprise ayant été à la peine dans les autres régions du monde. Les marques Jeep et RAM contribuent à une marge opérationnelle ajustée de 5,3 milliards d’euros sur le territoire nord-américain. Un bol d’air bienvenu puisqu’au total le constructeur a vu ses volumes de ventes reculer de 22 % et son chiffre d’affaires plonger de 20 % à 87 milliards d’euros. La balance penche néanmoins du bon côté : le bénéfice de FCA s’élève à 24 millions d’euros.

Le virage de l'électrique

Pour 2021, Stellantis s’attend à voir tous les marchés se redresser. L’Amérique du Nord devrait croître de 8 %, l’Amérique du Sud de 20 % quand l’Europe et la Chine pourraient connaître des hausses de respectivement 10 % et 5 %. C’est pourquoi les analystes sont optimistes sur les capacités de croissance du groupe. Deutsche Bank estime que Carlos Tavares est en "position idéale" pour combiner les forces individuelles de PSA et FCA.

Le CEO mise également sur l’électrique et espère quasiment tripler ses ventes mondiales en 2021. Il prévoit de vendre 400 000 véhicules contre 139 000 en 2020 grâce au lancement de onze modèles supplémentaires, indiquait-il fin mars. Sur les trois derniers mois, l’action du nouveau numéro 4 de l’automobile offre un rendement de plus de 22 %. Les investisseurs valident ce mariage historique malgré un contexte tumultueux.

Olivia Vignaud

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