Créée en 2017, la plateforme de recouvrement digitale GCollect milite pour des solutions qui rapprochent créditeurs et débiteurs. Le but ? Éviter de distendre les liens entre clients et prestataires. Son fondateur, Fabrice Develay, nous explique son fonctionnement.

Décideurs. Quel était votre but en lançant GCollect ?

Fabrice Develay. Je voulais faire en sorte que les entreprises puissent accéder en nombre à un service de recouvrement professionnel pour ne pas se retrouver dans une situation de trésorerie trop compliquée, faute de savoir à qui faire appel lorsqu’une facture n’est pas réglée. Je voulais aider les entrepreneurs, les TPE et PME qui forment la majorité du tissu économique français en leur proposant les solutions les plus adaptées possibles.

En quoi votre solution consiste-t-elle ?

Nous faisons du recouvrement pour le compte de professionnels, quel que soit le montant de la facture ou le pays concerné. Il s’agit d’une solution éthique où la préservation de la relation client est érigée en priorité. C’est important, d’autant plus dans une période comme celle que nous vivons actuellement qui nécessité de la solidarité entre tous. Cela peut, par exemple, passer par des reports d’échéances, par des évolutions des montants dus à une date donnée, etc. Nous faisons en sorte de rapprocher les parties. Taper sur un débiteur défaillant alors que nous-mêmes pouvons un jour connaître une situation de trésorerie compliquée par ricochet prouve qu’il faut trouver d’autres voies pour arriver à une solution favorable. Les chefs d’entreprise doivent s’aider les uns les autres.

Le recouvrement judiciaire ne vous semble donc pas être la solution optimale ?

Se lancer dans un recouvrement de ce type, c’est agréger un nouvel acteur, perdre la main et être tributaire de l’aléa judiciaire. On peut trouver une troisième voie entre le recouvrement à l’amiable et le recouvrement judiciaire en comprenant la situation de chacun. C’est ce que nous appelons le recouvrement modulable.

"On peut trouver une troisième voie entre le recouvrement à l’amiable et le recouvrement judiciaire"

Comment fonctionne le système que vous avez mis en place ?

Nos clients, dotés d’un numéro siren, entrent leur facture sur GGollect. L’algorithme vérifie que celle-ci est éligible à notre propre système de recouvrement, dit modulable. Si c’est le cas, nous nous occupons de son traitement. Dans le cas contraire, la facture bascule sur une place de marché à laquelle nos prestataires ont accès. Un système d’enchères se met alors en place à partir d’un taux d’honoraires maximal. Ce n’est plus nous qui décidons mais le marché. À noter que le mandat de recouvrement nous est confié. C’est-à-dire que le client traite uniquement avec GCollect.

Comment décidez-vous qu’une facture répond aux critères d’un recouvrement dit modulable ?

C’est vraiment l’algorithme qui décide. Dans ce cas-là, nous nous chargeons du recouvrement de la facture. Pour cela, nous travaillons avec des spécialistes de la négociation et de la médiation. Je ne crois pas tellement au recouvrement par téléphone ou au fait de relancer sans cesse des factures avec le même wording. Nous agissons sur plusieurs leviers de motivation, avec une typologie propre à chaque courrier envoyé. On ne s’adresse pas de la même manière à tous les débiteurs.

Propos recueillis par Olivia Vignaud

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