Après un week-end d’âpres négociations, la première banque helvétique, UBS, a confirmé dimanche soir l’offre de rachat de son concurrent, le Credit suisse, en accord avec le gouvernement helvétique. La deuxième banque du pays, en grandes difficultés après son dévissage en Bourse mercredi dernier, a été rachetée pour une bouchée de pain. 

UBS, premier gestionnaire de fortune au monde, a annoncé le sauvetage de Credit suisse pour 3 milliards de francs suisses, soit la moitié de sa valorisation boursière de vendredi soir. Les actionnaires de l’établissement recevront une action UBS pour 22,48 actions en leur possession. Initialement réfractaire, UBS a obtenu des garanties de la part de la Confédération helvétique. La banque d’investissement sera protégée contre de potentielles futures dépréciations à hauteur de 25 milliards de francs. Quant aux multiples risques toujours présents dans les portefeuilles de Credit suisse, UBS a reçu des garanties de 9 milliards de francs de la part du gouvernement. En outre, la Banque nationale du pays a aussi accordé à Credit suisse et son repreneur jusqu’à 100 milliards de francs CHF de liquidités.

Après la faillite de la Silicon Valley Bank, le "Credit suisse a perdu la confiance des marchés", selon Alain Berset, président de la Confédération helvétique. Les nombreux retraits de la part de ses usagers ont entraîné la chute en Bourse de la deuxième banque helvète et rendu sa situation très délicate à l’aube de la réouverture des cours de ce début de semaine. La réaction rapide du gouvernement, qui permet d’éviter la faillite de l’une des 30 plus grandes banques au monde, a été saluée par tous les dirigeants mondiaux. Cependant, la réponse des marchés quant à cette décision gouvernementale de faire payer 17 milliards de francs suisses aux créanciers privés, tout en effaçant 16 milliards de dettes de l’institution suisse au détriment des porteurs de dette subordonnée, sera scrutée de près.

Une réaction des marchés en dents de scie

Malgré ces mesures de sauvetage, les cours de Bourse à l’ouverture ce lundi 20 mars affichent la mesure de l’anxiété. UBS dégringolait de 8,77%, tandis que BNP Paribas et Société générale perdaient respectivement 8 et 7%. À Francfort, la Deutsche Bank chutait de plus de 6%.

De leur côté, les politiques tentent de rassurer les marchés, notamment Bruno Le Maire, en France, qui insiste sur la solidité du système bancaire. Avec les accords de Bâle III, "nous avons imposé des règles extrêmement strictes aux banques françaises", précise-t-il. En clôture, les valeurs boursières se sont stabilisées mais restent sous tension. UBS a terminé en hausse de 1,2% tandis que la BNP atteignait +1,7%.

Tom Laufenburger

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