La branche française du n°5 mondial de l’audit et du conseil annonce l’acquisition du cabinet June Partners spécialisé dans la transformation des PME et ETI. Arnaud Naudan, président du directoire de BDO France, revient sur la genèse de cette opération structurante. Un rapprochement entre deux équipes réunies autour d’une vision commune de l’avenir du métier de conseil.

Décideurs. Comment s’inscrit l’acquisition de June Partners dans la stratégie de BDO ?

Arnaud Naudan. C’est une opération qui s’inscrit dans la droite ligne du plan stratégique de BDO France établi depuis 2021. Nous avions la conviction que le marché du conseil était porteur et qu’il y avait une place à prendre, d’autant plus pour un acteur comme BDO. Nous avons beaucoup investi dans un plan de transformation majeur pour accroitre l’attractivité du groupe et repositionner la marque employeur de BDO. Des fondations solides donc, que l’acquisition de June vient renforcer. En témoigne la décision des associés de June de nous choisir pour leur nouvelle phase de développement Nous souhaitons une intégration forte des équipes de June dans le groupe. La volonté est de les associer au leadership de notre nouvelle marque BDO Advisory, qui représentera de fait, 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Pourquoi ce choix de bâtir un pôle dédié au conseil ?

C’est un marché qui a connu une forte croissance ces dernières années et malgré des restructurations annoncées pour certains cabinets, nous estimons que le secteur sera toujours porteur. Le contexte lié à l’inflation, la transition écologique, l’arrivée de l’IA générative ou encore la transformation des chaînes de valeur, font que les entreprises auront toujours besoin de conseil. D’autre part, la complémentarité entre nos équipes et celles de June Partners va nous permettre d’accélérer notre force de frappe sur le cash management. Un sujet majeur de gestion de la trésorerie pour les entrepreneurs. Ce pôle va nous permettre de réaliser notre ambition d’être le cabinet one stop shop pour les PME et les ETI et, pour June Partners, une source de croissance supplémentaire à l’international et en région grâce aux 50 bureaux de BDO en France. Les deux équipes ont une approche très pragmatique du conseil, avec des expertises pointues de l’entreprise, loin des préjugés sur le métier avec des batteries de juniors envoyés sur le terrain pour accompagner des clients.

"Nous venons du même monde, les associés de June évoluent dans le même environnement que ceux de BDO."

Quel est le dénominateur commun entre les deux équipes qui se réunissent sous la bannière BDO ?   

Dans chacune de nos opérations de croissance externe, nous veillons à préserver la culture d’entreprise des équipes. Avec celles de June Partners, nous nous sommes retrouvés sur une ambition commune de construire un partenaire de référence pour les PME et les ETI en France. Des termes que Marc-Antoine Cabrelli, président de June Partners, utilisait aussi dès nos premières réunions. Nous venons du même monde, les associés de June évoluent dans le même environnement que ceux de BDO. Les deux équipes se sont retrouvées sur la raison d’être de BDO et, au fil des discussions, ce projet est apparu comme une évidence pour tous.  

"Au total nous allons doubler la taille du cabinet"

Comment avez-vous convaincu June Partners de vous rejoindre ?

Nous avons beaucoup travaillé sur une ambition commune, celle de bâtir une firme pluridisciplinaire axée sur le conseil pour les PME et les ETI. Les équipes de June et les nôtres étaient alignées sur cette vision. Au fur et à mesure de nos échanges, la complémentarité de nos équipes et la relation de confiance qui s’est créée ont fait que la volonté de travailler ensemble était devenue une évidence.

Quel est le plus gros enjeu de cette intégration ?

Au total, nous allons doubler la taille du cabinet avec 180 professionnels dont 25 associés. Il y a des attentes de part et d’autre. Il faudra organiser l’intégration entre les associés de June et ceux de BDO pour commencer à travailler ensemble. Nous avons déjà eu l’opportunité de travailler sur des dossiers, ce qui nous a permis de réaliser la complémentarité de nos équipes. Les prochains mois serviront à concrétiser ces process.  

"Nous allons être très agressifs dans les prochains moins, pour recruter et gagner des parts de marchés auprès de nos grands concurrents."

Et les prochaines étapes ? 

Nous avons pour ambition de devenir leader du conseil auprès des PME/ETI en France. Nous allons être très agressifs dans les prochains moins, pour recruter et gagner des parts de marchés auprès de nos grands concurrents. Les acteurs majeurs du conseil peuvent être challengés. Nous avons un modèle économique solide, une raison d’être qui nous rassemble et une capacité d’innover qui nous donnent des éléments de différenciation forts.  En ce qui concerne le pôle Advisory, À long terme, nous voulons atteindre un chiffre d’affaires global de 100 millions d’euros à l’horizon 2026. Des recrutements sont déjà en cours et il me tarde d’aller pitcher des clients ensemble avec cette nouvelle offre.

 

Propos recueillis par Céline Toni

 

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