Baptiste Dif (Constellation) : “La fonction du DAF s’oriente vers celle du Chief Value Officer"

Décideurs. Comment êtes-vous devenu directeur financier du groupe Constellation ?

Baptiste Dif. Mon parcours professionnel s’est surtout fait grâce à des rencontres marquantes. Après mon master en comptabilité, j’ai continué mon apprentissage chez EY pendant 2 ans. En 2014, je rencontre Étienne Besançon avec qui l’alchimie se crée rapidement. Je choisis de le rejoindre chez Intrinsec en tant que responsable financier.

Au sein de cette structure spécialisée dans le conseil en IT, j’apprends en faisant et je m’intéresse fortement à la gouvernance d’une société dynamique. Je comprends vite que dans un secteur porteur, on peut réaliser de grandes choses en étant bien entouré. Deux ans plus tard, Étienne démissionne et propose à une dizaine d’associés de créer avec lui le groupe Constellation. Notre développement se fait d’abord par croissance externe et compte aujourd’hui plus de 30 associés où chacun joue un rôle crucial et 750 collaborateurs répartis dans 14 sociétés opérationnelles. Notre marché est porteur et nous nous développons désormais à la fois par croissance externe mais aussi organique grâce au développement des sociétés acquises en gardant l’entrepreneur aux manettes de sa structure.

L’IT a toujours été une de vos passions ou bien est-ce le fruit du hasard ?

J’ai toujours eu une appétence pour ce domaine mais ça n’a jamais été une passion. Aujourd’hui, le groupe Constellation s’est diversifié avec la création d’un bureau d’études sur les sujets environnementaux qui me passionnent. Du fait de la consommation énergivore de notre secteur d’activité, nous sommes nécessairement concernés par les enjeux climatiques. Pour ma part, il y a un sens primordial dans le pilotage stratégique de ces actions à travers mon métier.

Justement, comment imaginez-vous le DAF de demain avec toutes les transformations dont cette fonction est l’objet ?

Le DAF se doit d’avoir une vision avertie et aguerrie des différentes transformations de son métier mais aussi du marché en général pour identifier les opportunités qui vont en émerger. Dans cette mesure, la fonction du DAF s’oriente vers celle d’un Chief Value Officer par la valeur, pas uniquement financière, qu’il apportera à son entreprise.

"Par la consommation énergivore de notre secteur, nous sommes nécessairement concernés par les enjeux climatiques"

En outre, au sein de Constellation, nous avons relevé trois piliers des enjeux environnementaux : la sensibilisation, la mesure et l’action. Par sa position transverse, le DAF peut sensibiliser les directeurs issus d’horizons différents qui constituent la société. Sans ce dialogue, ils ne pourront pas implanter de politiques pertinentes dans leurs services. Enfin, la mesure d’une situation et l’action qui en découle s’inscrivent dans l’ADN même des missions du directeur financier. C’est pourquoi la transition énergétique est un des enjeux clés de mon métier.

De notre côté, nous sommes en train de devenir une entreprise à mission qui cherche à sensibiliser ses collaborateurs pour les libérer sur ces thématiques et ne pas les enfermer dans leurs prérogatives. Notre but est de passer d’une vision, strictement financière, obsédée par le chiffre d’affaires et l’Ebitda, à un prisme qui fait attention à ce qui compte vraiment pour garantir un environnement où les salariés s’épanouissent.

Parcours : 

• 2011 : décroche le Master 2 en comptabilité et audit de l’IAE de Clermont-Ferrand
• 2012 : devient Consultant Accounting Compliance and Reporting chez EY
• 2014 : rallie Intrinsec comme responsable administratif et financier
• 2016 : rejoint le groupe Constellation en tant que Head of Business Control
• 2021 : devient directeur Performance Business chez Constellation

Propos recueillis par Tom Laufenburger