Selon la dernière étude de DTZ, les prêteurs sont de moins en moins averses au risque sur le marché immobilier.
Les spécialistes de l’immobilier l’avaient prédit, la dernière étude de DTZ le confirme : les prêteurs retrouvent un goût certain pour le risque sur ce marché, après des années de prudence exacerbée. Dans son rapport sur les tendances des prêts européens en 2015, le conseil immobilier indique que les organismes de prêts affichent « une volonté plus forte de financement au-delà des trois marchés core que sont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ». En tête de liste : l’Italie et l’Espagne, que les prêteurs avaient petit à petit retiré de leurs bilans après quelques mémorables déconvenues. En Italie, DTZ note « un accroissement de 4 à 9 % de l’activité de financement ». Dans les grandes villes européennes, réputées sûres, les prêteurs revoient aussi leur approche du risque, avec des ratios de LTV revus à la hausse : à Londres, Paris ou Francfort, les organismes sont désormais prêts à offrir des ratios supérieurs à 60 %. Au-delà de ces marchés core, ils restent encore compris entre 50 et 60 %, mais avec des marges plus élevées. « Les réponses des prêteurs à notre enquête font ressortir une appétence au risque plus importante dans les villes de premier rang, qui coïncide avec la reprise du marché de l’investissement et le processus de désendettement », commente Edward Daubeney, directeur du debt advisory pour les régions Europe, Moyen-Orient et Afrique. Cette prise de risque se traduit par le financement d'opérations plus spéculatives dans les villes principales où l'offre de classe A est très faible.

Les rendements se compriment
Autre enseignement notable de cette étude : la base de prêteurs continue à se diversifier, « avec une présence accrue d’acteurs non bancaires exacerbant une concurrence déjà forte sur le marché ». Les volumes des liquidités allouées au marché immobilier augmentent en conséquence générant, pour les marchés de prêts « le plus grand risque », selon les organismes sondés par cette enquête, qui se méfient des conséquences que cela peut représenter, dans un contexte économique mondial encore incertain (risque de déflation sur l’ensemble de la zone euro, ralentissement de la croissance économique en Chine, crise grecque…). Deuxième conséquence : « Les taux de rendement se compriment vers leurs plus bas historiques, voire les dépassent [...], comme le souligne Nigel Almond, directeur de recherche sur les marchés de capitaux de DTZ. Bien que l'immobilier offre toujours une valeur relativement intéressante dans un tel environnement, [...] un relèvement des taux pourrait rapidement changer la donne. » Des hypothèses que les organismes ont bien intégré comme le révèle l’enquête et qui ne les empêchent pas de prévoir, pour 91 % d’entre eux, une stabilité ou une croissance de leur activité en 2015.

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