La compagnie low cost s'attaque au pré carré des « legacy » : la classe affaires et les liaisons stratégiques. Entretien avec son CEO, Carolyn McCall.
Décideurs. À quoi attribuez-vous votre croissance supérieure à 10 % ?
Carolyn McCall.
Grâce à ses performances établies sur le premier semestre 2014, Easyjet est arrivé en tête il y a trois semaines du FTSE 100 risers’ board. Notre profitabilité est directement liée à notre business model. Celui-ci repose sur la combinaison de plusieurs critères comme notre réseau européen vers des aéroports de premier plan, des avions modernes donc économes en carburant, un taux de charge élevé, une optimisation du temps de rotation, un unique avionneur pour réduire les coûts de maintenance. Nous sommes très disciplinés sur la gestion de nos coûts.

Décideurs. Existe-t-il d’autres réserves de croissance exploitables par Easyjet ?
C. M.
Notre potentiel de croissance sur le réseau européen est colossal. Dans certains pays, le low cost a encore faiblement pénétré le marché aérien. En France, il représente par exemple 30 % du trafic contre 43 % en moyenne en Europe. Les opportunités de développement sont bien réelles. Récemment, notre compagnie aérienne a ouvert une base à Hambourg et annoncé le lancement des liaisons vers Amsterdam et Porto. Dans un futur proche, notre objectif est de devenir la compagnie aérienne préférée des Européens. C’est la raison pour laquelle nous concentrons nos efforts sur le maintien et le développement des destinations appréciées par nos passagers.

Décideurs. Pour concurrencer les compagnies régulières, Ryanair s’attaque au segment des passagers de la classe affaires. Ciblez-vous également cette clientèle premium ?
C. M.
Chaque année, Easyjet transporte plus de douze millions de passagers business. Ce chiffre augmente grâce à notre réseau mais aussi au travail accompli avec les TMC* et nos clients entreprise. Parmi nos offres nous proposons par exemple aux voyageurs affaires des tarifs flexibles, les « Flexi fares ». Les businessmen apprécient Easyjet en raison de ses tarifs, de sa ponctualité et de ses services de proximité en direction des principaux aéroports d’Europe. Pris dans leur ensemble, ces facteurs participent au succès de notre compagnie. Aujourd’hui, nous sommes concentrés sur nos objectifs et gardons un œil attentif sur la concurrence. Il ne faut pas se laisser distraire.

Décideurs. En tant que femme et CEO d’une entreprise du FTSE100, quelle est votre vision du leadership ?
C. M.
Easyjet a choisi une hiérarchie simplifiée et un style de management détendu. Bien qu’il y ait plus de 50 000 collaborateurs, notre compagnie aérienne conserve une logique à taille humaine. Mon bureau est toujours ouvert. Cela fait partie de notre culture d’entreprise et cela m’aide à rester connecter avec chacun. Le succès d’Easyjet n’est pas le fruit du travail d’une seule personne mais de l’ensemble des salariés qui construisent l’essence de notre stratégie : offrir à nos passagers des tarifs à bas prix vers de grandes destinations avec un service de proximité. C’est la raison pour laquelle le contrôle des coûts est la garantie de notre croissance durable, gage de rendements pour nos actionnaires.


*Agence de voyage d’affaires.

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