La Terre est arrivée au « jour d’épuisement » de ses ressources naturelles annuelles en 232 jours.

Triste record pour notre planète : il aura fallu à peine huit mois à l’Humanité pour épuiser ses ressources naturelles annuelles. Chaque année, l’ONG Global Footprint Network évalue la date à laquelle la consommation des individus dépasse les ressources naturelles disponibles, sur la base de critères tels que l’empreinte carbone et les ressources consommées pour la pêche, l’élevage, la culture ou la construction. Cette année encore, le moment fatidique ne s’est pas fait attendre : le budget écologique est dépassé depuis le 20 août dernier. Étonnamment, le plus gros débiteur, et de loin, est le Japon, qui nécessiterait 7,1 fois sa superficie pour subvenir à ses besoins. Et le phénomène n’est pas récent : c’est en 1970 que la Terre se trouve dans le rouge pour la première fois, le 23 décembre. Dès lors, le jour de dépassement avance d’environ un mois toutes les décennies. Résultat des courses : il nous faudra deux planètes en 2050.  

 

 

Le déficit écologique, ou comment puiser dans des ressources fictives

 

Alors même que les ressources s’amenuisent chaque année, les consommations s’amplifient : les deux dynamiques antagoniques accentuent donc toujours plus l’écart et par là même les inquiétudes. Plus qu’une dette écologique, l’Humanité se retrouve bien face au risque de liquidation de notre propre planète: être tant le créancier que le débiteur, telle est la nouvelle forme de dette qu’il faut dorénavant apprendre à gérer et à tempérer. Mais dans un tel contexte, quid des intérêts ? Entre pénuries alimentaires, érosion des sols et rejets de CO2, l’addition est salée. À cet effet, Sebastian Winkler, président de l’ONG, préconise une réduction de 30 % de l’émission de CO2 pour infléchir la courbe, par une politique énergétique dont les leviers d’action seraient les nouvelles technologies, l’aménagement urbain, la réforme fiscale écologique ou les régimes alimentaires moins riches en viande. Et c’est bien là que les acteurs de la conférence des parties (COP21) sont attendus en décembre prochain : alors que cette conférence mondiale sur le changement climatique approche à grands pas, le débat s’intensifie. À l’heure de la transition énergétique, le challenge ne serait-il pas de « désapprendre » aux pays à vivre au-dessus de leurs moyens, plutôt que de trouver des issues de secours pour soutenir ce train de vie ?  Alors que la philosophie et la réflexion humaine s’invitent dans le débat, l’heure est bien à la prise de conscience. En pompant chaque année dans les réserves de l’année suivante, la dette écologique affaiblit toujours plus les ressources disponibles pour le futur : à quand les ressources nulles avant même d’avoir entamé l’année ? Reste à espérer que d’ici là, les énergies renouvelables auront pris la relève.

S. C.

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