Le Syndicat des énergies renouvelables fait le point sur les actions environnementales de la France et les efforts qu’il reste à fournir.

À l’aube de la Conférence des parties (Cop21) et se réjouissant d’un « bel été », le Syndicat des énergies renouvelables, présidé par Jean-Louis Bal, dresse toutefois un bilan en demi-teinte : la mise en œuvre des réglementations et de la capacité d’incitation sur l’investissement de ces dernières ne sont toujours pas suffisantes. À cette problématique, le président répond par l’importance que doivent prendre les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) dans les enjeux de la loi sur la transition énergétique et sa réussite. En effet, la PPE, outil de pilotage de la transition énergétique développé en mars 2015 par Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, est un dispositif d’actualisation ayant pour but de permettre aux entreprises de suivre une trajectoire gouvernementale et des performances chiffrées à atteindre. Objectif : une progression linéaire des énergies renouvelables dans le mix énergétique, tant maîtrisée qu’ambitieuse, pour chaque filière. Cet instrument de planification économique imposerait ainsi un rythme sain, incitatif et cohérent du développement énergétique français pour les entreprises. Jean-Louis Bal souligne à ce propos que « la loi est le point d’arrivée de 2030, les PPE en sont le chemin grâce aux outils et encadrements économiques qu’elles imposent ». En outre, les PPE des territoires d’outre-mer auront d’autant plus d’impact que les DOM présentent d’incroyables capacités de production locale d’énergies propres.

 

 

L’impératif d’un cadre financier pour l’export des énergies propres françaises

Plus que des promesses, le syndicat espère surtout des traductions financières des engagements de l’Hexagone : selon lui, alors que la loi de Grenelle prévoyait 23 % d’énergies renouvelables dans le mix français en 2020, ce chiffre ne sera atteint qu’en 2028 sans changement notable. La solution : agir vite et de manière concrète. Jusque-là, rien de nouveau. Néanmoins, la suppression de l’empilement des réglementations et la levée des obstacles à l’investissement sont des propositions essentielles : par des PPE maîtrisées et efficaces qui incitent les firmes françaises à investir, la place de ces dernières seraient accrues sur la scène internationale. Ainsi, un marché des énergies propres concurrentiel, crédible et viable pourrait émerger, au profit d’une croissance verte. À cet effet, le syndicat mandaté par l’État pour une réflexion sur le volet export du plan d’énergie renouvelable, estime que la clef de succès se situe dans la capacité de la France à financer des actifs pour l’export, et ainsi être agressive à l’étranger. Mais ce scénario n’est possible que si, et seulement si, il existe un cadre pour une activité bancaire fiable et génératrice de revenus. Et l’objectif est clair : créer de la valeur ajoutée en fournissant des moyens financiers de long terme. Mais là encore, bémol : « l’argent sera le nerf de la guerre » selon Jean-Louis Bal, alors même que les entreprises chinoises arrivent en grande pompe sur les territoires les plus porteurs. Un (possible ?) bel avenir pour la France, qui reste encore à écrire par des textes qui impriment un bon rythme de croissance tout en fondant les raisons juridiques et politiques de telles actions, clef du succès d’une France verte.

 

S.C.

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