Malgré un léger regain de confiance dans le secteur, la construction présente encore un risque « très élevé » de défaillance des entreprises, selon l’étude publiée par Coface.

Frappé de plein fouet par la crise de 2008, le secteur de la construction ne semble toujours pas remis. Bien que la vente de logements ait progressé respectivement de 1,4 % sur un an à fin septembre 2015 et de 9,3 % au 2ème trimestre 2015, le secteur peine à retrouver son niveau d’avant-crise, avec des chiffres d’affaires qui continuent de se contracter depuis 2012, selon une étude publiée par Coface. En cause, la demande des ménages encore affaiblie par les prix élevés de l’immobilier et le marché du travail, qui impacte directement leurs décisions d’investissement. Et les chiffres ne sont pas plus prometteurs : avec 32,6 % des défaillances en France pour seulement 18 % de la valeur ajoutée, les constructeurs n’offrent pas de perspectives satisfaisantes : en première ligne, les petites entreprises affectées par la crise de 2008 mais aussi les firmes de taille moyenne, qui ne semblent pas se relever du ralentissement de la croissance entre 2012 et 2013. Malgré une baisse de la défaillance globale de 4,4% depuis mai 2015, certaines branches continuent à affaiblirent le secteur (travaux de couverture, construction de bâtiments ou encore maçonnerie générale) avec des défaillances qui progressent de 20%.

 

Malgré des signes de reprise, 2016 ne sera pas l’année de la croissance 

Quelques signaux faibles ont néanmoins fait leur apparition en 2015 : ventes de logements accélérées grâce à la loi Pinel et aux conditions favorables de financement par des taux moyens au plus bas historique en mai, des prix de l’immobilier ancien qui ont connu une baisse de 7,1 % depuis fin 2011, et une stabilisation des prix du neuf. Mais avec un taux de chômage à 10,7 % et des prix toujours élevés, la propriété des primo-accédants reste freinée. Sixième pays de l’OCDE où le prix de l’immobilier est le plus surévalué par rapport aux revenus des ménages, la France ne semble donc pas réunir les conditions d’une reprise certaine : les prix en seront donc orientés à la baisse en 2016, ce qui « continuera de peser sur la solidité financière des entreprises de la construction (…) qui verront leur volume d’activité se réduire encore » selon Guillaume Baqué, économiste à Coface. 

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