Près de la moitié des investisseurs immobiliers en Europe envisagent d’augmenter leurs volumes d’acquisition en 2016, comme le révèle une enquête de CBRE. L'étude met aussi à jour quelques divergences stratégiques entre les investisseurs.

Un marché immobilier dynamique et liquide pour les investisseurs de la région EMEA (Europe Middle East & Africa) : c’est ce que laisse présager l'édition 2016 du « EMEA Investor Intentions Survey », la dernière enquête de CBRE.

Presque la moitié des investisseurs interrogés envisagent une hausse de leurs volumes d’acquisition (48 % vs 15 % en 2015), tandis que 43 % prévoient une augmentation de leurs cessions. « Presque 85 % des répondants anticipent une croissance ou une stabilité de leurs acquisitions », fait remarquer Jonathan Hull, managing director d'Investment Properties, pour la zone EMEA.

Malgré cet engagement, les investisseurs devraient être plus averses aux risques. L’étude note en effet le retour des actifs prime et core, dont l’attractivité a crû de 29 % après trois années en berne. L’environnement économique inquiète aussi les investisseurs : 31 % d’entre eux citent la faiblesse de l’économie mondiale comme « la plus grande menace pour le marché immobilier en 2016 » et 14 % identifient les difficultés économiques locales.

 

Moins de consensus sur le marché

Malgré ces accords sur les perspectives pour l’immobilier en EMEA, des divergences émergent quant aux marchés les plus attractifs. L’Allemagne récolte la première place avec 17 % des réponses, surpassant le Royaume-Uni (15,1 %), qui conservait la tête depuis quatre ans. Suivent l'Espagne (10,2 %), les Pays-Bas (9,9 %), la France (9,2 %) et la Pologne (9,2 %). CRBE remarque que c’est le résultat le plus serré des sept dernières années.

Mais l'un des enseignements les plus importants de cette étude est sans doute le regain d’intérêt pour l’Europe centrale et orientale, dans les stratégies des investisseurs. Cette zone voit en effet son attractivité passer de 6 % en 2015... à 23 % cette année ! En cause : l’écart de rendement avec l’Europe de l’Ouest, causé par la chute des taux prime. Londres conserve néanmoins son statut de ville la plus attractive pour l'investissement immobilier (15,1 % des réponses), mais l’écart du classement se réduit. Madrid arrive en seconde place avec 12,2 % des investisseurs intéressés, suivie de près par Paris (11,6 %), Berlin (10, 8 %), Amsterdam (7,3 %) et Varsovie (7 %).

 

La recherche du rendement

Du côté des actifs, les investisseurs sont plus unanimes. 37 % d’entre eux recherchent des bureaux. Le marché du commerce se tient également bien, privilégié par 27 % des répondants. Néanmoins, c'est le résidentiel qui connaît le plus fort regain d'intérêt, passant de 5 % en 2015 à 12 % en 2016, ce qui lui permet de faire son entrée sur le podium des actifs traditionnels recherchés pour cette année.

Pour les actifs alternatifs, 56 % des investisseurs interrogés ont déjà investi dans un ou plusieurs de ces secteurs et 57 % s'y intéressent, dans une logique de recherche de rendement. Le logement étudiant attire ainsi de nombreux investisseurs : 20 % des interrogés y ont déjà investi et 13 % d’entre eux cherchent à y investir pour la première fois.

Quant aux prêts immobiliers, ils sont le segment qui connaît actuellement la pénétration du marché la plus forte avec plus de 30 % des investisseurs déjà engagés dans ce secteur et 22 % cherchant à y investir. « Comme les divergences d'opinion sont ce qui crée un marché, ces résultats semblent suggérer que 2016 sera une année intéressante pour l'immobilier dans la région EMEA », conclut Jonathan Hull.

 

S.E.

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