Du réaménagement de l'île Seguin à la possible fusion avec Issy-les-Moulineaux en passant par les obstacles causés par la mise en place de la Métropole du Grand Paris, la ville de Boulogne-Billancourt, deuxième plus peuplée d'Île-de-France, connaît une actualité dense. Son premier maire adjoint , dédié à l'Urbanisme et à l'Espace public, nous l'explique.

Où en est le projet de réaménagement de l'île Seguin ? En quoi ce complexe sera-t-il profitable aux Boulonnais ?

Le projet se décompose en trois parties : un musée d'art contemporain sur la pointe amont, un projet mixte sur la partie centrale, la Cité musicale en construction sur la pointe aval. Pour la Cité musicale, les travaux sont en bonne voie et nous attendons les premiers concerts dès le mois d'avril 2017. La partie centrale était la plus délicate. L'idée était de rendre l'île aux Boulonnais et d'en faire un lieu de vie, au milieu des deux pointes, et ainsi de créer une « île des cultures » et d'en faire un lieu de destination. La création de bureaux et d'hôtels sur cette partie centrale permettra un équilibre financier du projet. Nous avons donc organisé une votation en 2012 en soumettant aux habitants ces projets, afin que l'aménagement représente réellement leur choix. Nous faisons encore face à des recours de riverains meudonnais avec lesquels nous sommes en négociation afin de trouver un terrain d'entente. Si les recours sont épuisés en fin d'année, la commercialisation pourra débuter dans la foulée.

« L'idée est de rendre l'île Seguin aux Boulonnais et d'en faire un lieu de vie »

Que pensez-vous du choix du PPP pour la construction de Cité musicale ?

Le choix du PPP incombait au Conseil départemental, maître ouvrage dans l'opération, avec qui nous travaillons très bien. Il s'agit d'un marché énorme, avec des investissements colossaux. Aujourd'hui, les collectivités n'ont de toute manière plus les moyens de financer de tels projets, alors même que le département des Hauts-de-Seine est l'un des plus riches de France. De plus, il me semble bon de transférer le risque à une entité qui sait le gérer. Sur la construction, les retards s'élèvent à six mois, autant dire rien du tout, ce qui conforte le choix du PPP.

 

La fusion entre Boulogne-Billancourt et Issy-les-Moulineaux est en bonne voie. Quel intérêt à un tel rapprochement ?

Par cette fusion, nous cherchons à redonner du sens à l'action politique en devenant plus grands et donc plus forts : « Boulogne-Issy » deviendrait la douzième commune de France,  forte de 180 000 habitants et disposant de plus de représentant au sein de la Métropole du Grand Paris. Cela signifierait également une mutualisation de nombreux services et donc des économies non négligeables. Le projet a été adopté par nos deux conseils municipaux le 9 juillet 2016 et nous devons maintenant nous assurer, auprès de l'État, que nous aurons des marges de manœuvre suffisantes. Il faudra également parler aux habitants qui seront les seuls décisionnaires. Nous espérons voir le jour à l'horizon 2018. Sur la question sensible du nom, première préoccupation des Boulonnais et Isséens, l'idée est que chaque commune garde son nom, avec une administration dans la même veine : un maire global et deux maires délégués, un pour chaque commune.

 

Dans le cadre de la mise en place de la Métropole du Grand Paris, la communauté d'agglomération de Grand Paris Seine Ouest est devenue un établissement public. Quelles conséquences pour vous ?

Pour notre communauté d'agglomération, ce changement de régime, contraint par la loi, ne présentait pas de réel intérêt puisque nos huit villes étaient déjà suffisamment homogènes et nos rapports aux autres territoires du département bien structurés. La Métropole du Grand Paris a créé une véritable usine à gaz et un échelon décisionnaire en plus alors que la région aurait très bien pu remplir ce rôle. Nous n'en voulions pas sous la majorité de gauche et nous n'en voulons pas davantage aujourd'hui. Cette création a été uniquement motivée par des considérations financières afin d'alimenter le budget des territoires présentés comme les plus démunis, en réalité, les moins bien gérés et donc plus pauvres. Heureusement, grâce au changement de majorité, ceci n'est plus d'actualité.

 

Propos recueillis par Boris Beltran

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