Membre depuis 1961, le Qatar va quitter l’Opep. Une annonce choc faite par le ministre de l’Énergie, le lundi 3 novembre. Cette déclaration s’inscrit dans un climat de tension entre l’émirat et son voisin saoudien qui lui impose un embargo économique depuis un an.

Le ministre de l'Énergie qatari, Saad Sherida Al-Kaabi, a affirmé que Doha allait quitter l’Opep. Le Qatar souhaiterait désormais concentrer ses efforts de développement énergétique sur le gaz. Malgré une relative modestie sur le plan pétrolier, le Qatar est devenu un acteur majeur des hydrocarbures : actuellement quatrième producteur mondial de gaz naturel, le pays est aussi leader mondial du gaz naturel liquéfié. Une position que l’émirat compte renforcer d’ici 2024. 

Cette annonce s’inscrit également dans un contexte de baisse des cours pétroliers, l'organisation devant se réunir à Vienne le 6 décembre pour tenter de parvenir à un accord afin d'endiguer cette chute. Le retrait du Qatar ne devrait pas menacer cet objectif, l’émirat n’étant que le treizième plus gros producteur de pétrole de l’Opep sur les quinze membres que compte le cartel. Néanmoins, plusieurs questions d’ordre politique se posent. Officiellement, Doha se retire afin d’effectuer une réorganisation stratégique autour du gaz. Pour les experts, il s’agit plutôt d’un acte de défiance envers le voisin saoudien un an après que ce dernier ait imposé un embargo économique sur le Qatar.  

Ce départ pose aussi la question d’un réalignement politique régional. Les intérêts des pays du Golfe et ceux du cartel de manière plus générale ont toujours semblé convergé autour de ceux de l’Arabie Saoudite. Longtemps figure de proue de l’Opep, le Royaume paraît moins à même de fédérer les pays de la péninsule que par le passé et semble plus isolé que jamais. 

Jérémie Amsallem

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