Le directeur général de Sogaris revient sur les grands enjeux de son secteur d'activité qui est en pleine mutation.

Décideurs. Selon-vous, quelles sont les qualités indispensables pour bâtir une entreprise de croissance ?

Jonathan Sebbane. Elles sont toujours dépendantes du management. Dans un premier temps, il est nécessaire de disposer d’une bonne vision, c’est-à-dire de comprendre le monde dans lequel nous évoluons. Nous concernant, la question environnementale fait partie de nos sujets d’approche indispensables.

La capacité à prendre des risques mesurés et contrôlés est également essentielle. C'est d’ailleurs un ingrédient nécessaire pour la croissance. Enfin, le souci du collectif est primordial. A savoir, la capacité à construire une équipe solidaire, qui aura vocation à porter une vision et une stratégie sur le long terme.


Quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier ?

Il faut rester modeste, car Sogaris étant une entreprise cinquantenaire, d’autres personnes ont construit avant moi. La première réalisation à retenir est Chapelle International. Une opération particulière de 45 000 m2 au nord de Paris, signant un nouveau modèle de logistique urbaine dans les grandes villes mondiales, avec à la fois de la logistique, des bureaux, un data center, de l’agriculture urbaine. Cette initiative a d’ailleurs été primée au MIPIM en 2018.

J’aimerais également mentionner les succès obtenus aux différents appels à projet lancés dans le Grand Paris avec notamment l’opération Bercy Charenton de 20 000 m2 et d’autres plus petites très intéressantes autour de la logistique du dernier kilomètre, ou encore le grenier Saint-Lazare. Enfin, la fierté des équipes de contribuer aux projets est un élément satisfaisant à mon sens.

Comment avez-vous adapté votre management à votre stratégie de croissance ?

Être une foncière implique qu’il faut assurer son asset management, parler du property management et exercer les métiers essentiels à la réussite d’un projet. Pour ce qui relève des compétences essentielles, tout est internalisé. Sogaris s’est d’ailleurs renforcé de nouvelles compétences ces dernières années.

Nous travaillons également à améliorer les conditions de travail et de vie des collaborateurs (actionnariat salarié, 100 % des transports pris en charge…). L’actionnariat permet aux collaborateurs d’être en lien avec la création de valeurs mais cela est aussi intéressant en terme de dynamique d’équipes et de projets.

Quels sont les principaux relais de croissance de Sogaris ?

Nous bénéficions de relais externes qui nous sont propres. Le e-commerce structure fondamentalement l’activité de logistique urbaine, et représente 15 % de croissance par an, avec plus d’un milliard de transactions en 2017. Aujourd’hui, c’est un sous-jacent économique très puissant sur le marché de la logistique au sens large. Les besoins des distributeurs vont aller en s’accroissant alors que les collectivités locales et territoriales contraignent de plus en plus la circulation des marchandises, en lien avec la lutte contre le réchauffement climatique et l’amélioration de la qualité de l’air. En tant que citoyen nous y sommes tous sensibles. De fait, le projet de Sogaris d’améliorer l’organisation du transport de marchandise est lié à ces enjeux-là. Cela revient à la vision nécessaire du monde environnant, et nous sommes à mon sens connectés à ses enjeux.

Notre objectif est aussi de délivrer les opérations remportées. Nous prévoyons 300 millions d’euros d’investissements entre 2019 et 2021, ce qui est colossal à l’échelle de l’entreprise, car cela représente le double de ce qui a été fait les dernières années.

Comment voyez-vous Sogaris dans 10 ans ?

Notre objectif est de devenir l’un des leaders de la logistique urbaine du Grand Paris. La problématique de la logistique urbaine est d’ailleurs à échelle mondiale, et nous souhaitons apporter notre pierre à l’édifice dans ces transformations à venir, tout en restant modeste.

Qu’est ce qui stimule un entrepreneur de croissance ?

La sincérité de l’engagement. Il faut croire en ce que l’on fait et faire en ce que l’on croit. Ce qui me stimule, c'est le sentiment de travailler à la fois pour le devenir d’une entreprise et aussi de poursuivre des ambitions qui touchent au bien commun.

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

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