L’Autorité de sûreté nucléaire a annoncé qu’elle interdisait à EDF de démarrer l’EPR de Flamanville avant que plusieurs réparations aient été effectuées.

Le rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) bloque purement et simplement la mise en service de l’EPR de Flamanville, dans la Manche, tant que huit soudures n’auront pas été réparées. Un nouveau contretemps pour EDF, qui va accumuler un nouveau retard de livraison. L'électricien a platement affirmé dans un communiqué analyser «actuellement les conséquences de cette décision sur le planning et le coût de l’EPR de Flamanville». Le rapport affirme par ailleurs que les soudures sont trop profondément endommagées pour qu’une réparation rapide soit effectuée. Il faudra donc plusieurs années à EDF pour remédier à ces défauts de fabrication. Le coût total de l’EPR est encore à revoir et ce alors que depuis le début du projet, le budget a déjà été multiplié par plus de trois, passant de 3,4 milliards d’euros au départ à 10,9 milliards d’euros estimés en juillet 2018.

De son côté, la secrétaire d’État à la Transition écologique Brune Poirson l’a affirmé «  qu’il appartient à EDF de tirer toutes les conséquences de cette recommandation et rapidement. Nous avions anticipé des scénarios potentiellement pessimistes et nous maintenons le cap qui est de fermer nos quatre centrales à charbon d’ici la fin du quinquennat ».

Néanmoins, ce nouveau retard pose de sérieuses questions quant à la stratégie du secteur nucléaire. En effet, Flamanville était censé être le porte-étendard d’une stratégie de construction de nouveaux réacteurs, qui devait se dérouler en plusieurs étapes censées aboutir au lancement de la construction d’un nouveau parc nucléaire sur les quinze prochaines années. Une situation d’autant plus préoccupante que beaucoup de réacteurs vont dépasser la période de quarante ans d’utilisation sans qu’une solution de remplacement ait été trouvée. Des bruits de couloirs parlent même d’une potentielle réouverture de plusieurs centrales à charbon pour  pallier à cette crise du nucléaire, une solution qui paraît tout de même peu probable. 

Jérémie Amsallem

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