Acquis en 2015 dans une logique manage-to-core, l’ancien siège social de La Française a été complètement restructuré par Invesco avec l’aide de l’architecte Philippe Chiambaretta. Une stratégie validée par la pré-location de l’ensemble et par son changement de grade. Explications.

La restructuration de l’immeuble Haussmann Saint-Honoré entre dans sa dernière ligne droite. Acquis en 2015 pour environ 135 millions d’euros dans une logique manage-to-core au nom du fonds immobilier "Invesco Real Estate – European Fund", l’ancien siège de La Française sera livré à son nouveau preneur fin juillet après quinze mois de travaux. Piloté par l’architecte Philippe Chiambaretta et le senior directeur asset management France et Belgique d’Invesco Xavier de Saqui de Sannes, le projet a permis de remettre cet ensemble de deux bâtiments, l’un haussmannien et l’autre datant de 1924, aux meilleurs standards de bureaux. 

"Les deux édifices avaient été regroupés de façon peu cohérente au début des années 1990 […], rappelle PCA-Stream, l’agence de Philippe Chiambaretta, sur son site internet. Peu qualitatif, le résultat conservait un décalage de niveaux entre les bâtiments et des circulations labyrinthiques. L’ensemble présentait également une cour peu lumineuse, un pignon aveugle inesthétique, ainsi qu’un rez-de-chaussée fermé sur lui-même et des espaces sur rues ternes, isolant l’ensemble de son environnement urbain." Pour traiter ces différents points, environ 35 millions d’euros ont été investis. L’entrée principale a été positionnée à la pointe du bâtiment, à l’angle du boulevard Haussmann et de la rue du Faubourg Saint-Honoré. Dans le prolongement du hall d’accueil, le visiteur découvre un patio en triple hauteur. "Nous en avons détruit une partie pour ramener de la luminosité", précise Xavier de Saqui de Sannes à propos de cet espace désormais éclairé par une grande verrière. Et d’ajouter : "Nous avons également repris la structure des bâtiments pour rééquilibrer les niveaux et les circulations verticales, retravaillé les plateaux pour les rendre plus fonctionnels et réalisé une surélévation pour relier visuellement les deux immeubles." Le sommet du bâtiment se pare désormais en partie d’une résille de verre à structure métallique. En parallèle, les installations techniques ont été retirées pour rendre accessible le rooftop aux utilisateurs et offrir une vue imprenable sur Paris.

Cette terrasse sera en partie végétalisée par Sous Les Fraises qui va installer un système de bio-filtrage. Ce dernier fonctionnera en trois étapes distinctes. Les eaux usagées seront acheminées dans un premier temps vers un bassin, pour y subir une filtration verticale dans un second temps et être ensuite transformées par les micro-organismes des plantes fixés sur leurs racines. L’eau devenue potable servira alors à irriguer les plantes puis s’évaporera lorsqu’elle aura rempli son rôle. En parallèle, un circuit de récupération des eaux de pluie a également été mis en place. "L’addition de ces deux systèmes permettra au preneur de réaliser 20 000 € d’économies sur une année", assure Xavier de Saqui de Sannes. Côté certifications, l’ensemble rebaptisé Haussmann Saint-Honoré répond aux critères HQE Exceptionnel et BREEAM excellent. JLL a été conseil AMO dans l'opération.

Développant désormais 10 400 m² de bureaux, pouvant accueillir jusqu’à 912 collaborateurs, comportant 300 m² de commerce et offrant 123 places de parking, il a été pré-loué totalement par un preneur unique dès août 2018. "La commercialisation a été lancée en décembre 2017 et a suscité beaucoup de demandes car il y avait peu d’offres de cette qualité et de cette taille dans le secteur, révèle le directeur de l’asset management. Grâce à cette signature en amont de la livraison, nous avons pu adapter l’immeuble aux besoins du locataire." Ce dernier serait la banque Lazard selon nos sources, une donnée non confirmée par Invesco. Mais la réussite de la stratégie déployée par l’investisseur ne se mesure pas seulement à l’aune de cette commercialisation réussie. "Les travaux ont engendré une hausse de 50 % du score de qualité de l’immeuble selon l’évaluation de Real Quality Rating, précise Xavier de Saqui de Sannes. Noté BBB avant la restructuration, l’immeuble va ainsi entrer dans la catégorie des immeubles AAA." Un véritable cas d’école en matière de création de valeur.  

Par François Perrigault (@fperrigault)

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